Pierma a écrit :
Une femme présidente ? Jusqu'ici ça ne s'est jamais produit. Parions que Sardou a su se remettre de ses émotions.
(En 81, jamais une femme n'a été Premier Ministre - il faudra attendre 91, avec Edith Cresson - et les femmes députés se comptent entre elles.) Le pouvoir des femmes évoqué par Sardou est un mythe, l'occasion de faire une chanson originale : "Que je vivais l'étrange drame / d'être une femme".
Tout à fait, Sardou mélange des choses qui sont arrivées et d'autres qui ne le sont pas encore à cette date, ou pas du tout effectivement: pas de présidente de la République; il faut attendre 2017 pour avoir une 1ère femme général, Christine Chaulieu, ...
Je suis entièrement d'accord, il faut évidemment prendre de la distance et critiquer ses propos. Mais je ne suis pas sûr qu'il faille prendre tout çà au premier degré, il s'agit plus d'un ressenti, qu'il convient évidemment de confronter au réel. D'ailleurs, dans sa reprise de 2010, il évoque la parité de 2000 mais pour quel résultat comme vous dites. De même, toujours peu de femmes dans les postes à responsabilité des entreprises par exemple.
Pierma a écrit :
Excusez-moi, mais franchement je sature de ces sujets pseudo-historiques, qui tournent tous autour de Mai 68 (ses oeuvres et ses pompes, qui auraient fait perdre toute les valeurs morales de base à des adultes "déchainés", donc libérés du carcan du simple bon sens... passons) alors qu'en réalité vous avez ouvert un sujet thématique : le rapport de force - appelons ça ainsi - entre hommes et femmes.
Pas de soucis, je suis désolé de vous avoir saturé, ce n'était pas le but. Je ne savais pas trop où mettre le sujet, je suis bien d'accord avec vous. Ma question portait surtout sur en quoi cette chanson est représentative de l'époque.
Pierma a écrit :
Mis c'est une question qui reste ouverte aujourd'hui. On pourrait se demander quelle a été réellement l'émancipation des femmes, avant et après cette date, jusqu'à nos jours. En fait, c'est un sujet de sociologie. (Difficile de le classer en Histoire des mentalités, cette problématique est d'actualité : on n'est pas sur la perception masculine des femmes à Rome au IIIe siècle. On est aujourd'hui.)
1944: droit de vote
1946: égalité en droits reconnue dans le préambule de la Constitution
1956: création du planning familial
1965: une femme mariée peut exercer une profession sans l’autorisation de son mari
1967: loi Neuwirth sur la contraception
1970: l’autorité paternelle devient parentale en 1970; création du MLF
1974: création du secrétariat à la condition féminine
1975: loi sur l'IVG
1979: l’avortement est dépénalisé en 1979
1983: loi sur l'égalité professionnelle
1985: égalité des époux dans la gestion des biens du foyer
2000: loi sur la parité
On voit donc que l'émancipation dans la famille est à peu près complète, les tâches ménagères étant encore largement assurées par mesdames (à hauteur de 80% environ, un constat, pas un jugement;d'ailleurs, selon le sociologue au CNRS Jean-Claude KAUFMANN, l’augmentation de la proportion des hommes dans les tâches ménagères est une « illusion collective », et que dire de l'explosition médiatique en 2018 du concept de "charge mentale"...). Dans le monde du travail, les inégalités persistent (postes à responsabilité, majorité des temps partiels, des salaires les plus bas, inégalités de salaires à poste et qualification égale...).