Bonjour,
Narduccio a écrit :
Déjà par votre phrase "pleurent dès que R'né est fatigué", vous montrez que vous êtes plus sensible à la poudre aux yeux qu'à la machinerie qu'il y a derrière.
Pour "La machinerie" vous ne m'apprenez rien mais je n'y songe pas en écoutant. Les exemples que vous prenez sont évidents : une chance, Piaf, Dion, Hallyday... ce n'est pas mon truc. Hallyday peut chanter du Berger, ce sera toujours Smet qui chante la vie d'un auteur quel qu'il soit d'ailleurs. Il se trouve que c'est Tenessee, c'est une rime facile ; avec Hemingway -tout aussi écorché et instable- ça aurait été plus difficile. Maintenant dire que Smet se sent touché par Tenesee, je demande à voir. On écrit pour qui chante. Que Goldman fasse une chanson dans le style : "... Il me dit que je suis belle..." pour Kaas et bien, c'est pour Kaas et ceci a eu le mérite de la relancer.
Les rappels constants à "ce comment qu'on fait" donne l'impression qu'il est impératif de déguster un superbe plat dans une assiette en plastique avec en fond un odeur d'arrière-cuisine et le prix planté dans le verre.
Lorsque je regarde une belle toile, je ne veux pas savoir si pour avoir cette teinte il a fallu mélanger à un pigment de l'urine de jument ou autre. Je ne suis pas une "mordue" de tout ce qui s'explique, à ce train on ne rêverait plus et on ne découvrirait plus rien. Ce n'est pas parce-qu'il existe des poubelles,que c'est fonctionnel et joli parfois que nous sommes obligés d'en renifler le fond.
On pourrait aussi se dire que Clerc est revenu à ses bonnes vieilles paroles parce-que ça se vendait plus etc.
Un acteur pleure : "C'est du flan, il songe à un bocal de cornichons et une tranche de pâté et heureusement qu'il existe ce qu'il faut pour faire chialer". Je sais que c'est une mise en scène mais le faire savoir aux autres a quelque chose de déplaisant. Chacun comprendra en son temps et d'autres se fichent bien des arrières-cuisines, ce n'est pas -en général- ce que l'on recherche en écoutant une chanson ou en regardant un film.
C'est comme la musique, on a le rythme ou non, maintenant on peut apprendre à danser mais si le rythme n'est pas inné, ceci se sentira... à moins qu'il y ait des personnes qui créent des rythmes pour ceux qui ou des écoles pour optimiser des talents que etc.
Vous parlez "starsystem" et moi je vous parle de mots. Vous évoquez la caisse, les gains et moi je vous parle d'émotions. Ceci dit, je ne suis pas dupe de l'envers de la médaille cependant moins "ça sent" et plus ceci risque de me plaire. J'ai du mal à imaginer Brassens et Brel sautant sur la recette d'une soirée ou obéir à un quelconque "starsystem". Je songe à Brel et à "...l'accordéon expire...", une chance qu'il ne soit pas entré dans les explications des boutons, du soufflet et que "M. il va falloir en trouver un autre à la régie dès fois que..."
Citer :
Pour Brassens, il y a aussi "Je me suis fait tout petit"... C'est d'ailleurs une utilisations de mots qui rappellent l'enfance et leur accumulation dans le texte : dents de lait,quenotte, poupée, ... Et l'histoire du méchant loup qui rappelle le petit chaperon rouge.
https://www.youtube.com/v/pHU9xUl-zRYCiter :
Les 2 premiers vers pouvant se lire de 2 manières : - soit la "poupée" s'endort dès quelle se couche; - soit elle ferme les yeux en signe d'acceptation
Peut être que la "poupée" ferme les yeux (crainte, appréhension, curiosité, désir etc. le tout mélangé).
Peut être dit-elle "Maman" car un enfant est sensé se retourner vers sa mère lorsqu'il a peur, peut-être qu'avec ce "Maman", la poupée espère que l'on comprendra qu'elle cherche rassurance et douceur.
Chez Brassens, la peur féminine est présente avec en face un homme rasssurant. Dans "L'orage", la peur devait être plus feinte que réelle puisque la belle revint mais s'élancer vers la porte de son voisin devait en effet lui créer quelque crainte... et si la porte restait fermée ?
Citer :
« ...quand les choses deviennent sérieuses... »
C'est à dire ? Il existe un moment où le curseur est placé à "sérieux", c'est quand ? Avant c'est pas "sérieux" ? C'est quoi ?
Dédé a écrit :
Non, non, je l'ai re-écouté, on entend bien "qui prie", et tous les écrits (sur le net) disent "qui prie".
Monte au ciel comme la fumée, et prie parce que ... c'est plus poétique.
J'ai réécouté mon vieux 45 T, j'ai eu un doute... Je suis allée sur le net :
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http://www.parolesmania.com/paroles_leo_ferre_60525/paroles_cest_extra_1037037.htmlComme je doutais toujours, j'ai cherché une interprétation pour pouvoir lire sur les lèvres... et il emploie en effet le verbe "prier" : -
http://www.dailymotion.com/video/xv6xm0_leo-ferre-c-est-extra_music-
https://www.youtube.com/v/-GXKK6qGWgUJ'ai trouvé sur cette version un chuintement qui fait que l'on ne sait s'il dit "… les Moody blues qui sentent la nuit..." ou "... chantent...".
Parfois, les mots peuvent changer. Concernant Brel et "Mathilde", j'ai deux versions : "Et vous mes mains... souvenez-vous quand j'vous chialais d'ssus..." et j'ai cette même phrase où le verbe est "pleurer".
C'est ce qui est extraordinaire avec ces personnes qui jouent avec les mots, ceci ouvre au fantasmatique (de la mécanique au rêve) et chacun y trouve son content. Cependant à vouloir donner un sens "pratique" à tout, la poésie y perd beaucoup.
Arriver à se demander si l'inspiration de Brassens est venue avec les poupées dont les yeux se fermaient, c'est un peu comme se demander si dans son appart. Polnareff avait une poupée qui disait "NON", alimentée en piles de X volts ou si France Gall se sentait passer du son à la cire, essuyée par le chiffon de Gainsbourg.
