fcharton a écrit :
Solon a écrit :
Plus près de nous, il est intéressant, d'observer un éclatement des styles disons de Schoenberg à nos jours. Est-ce une obsession de l'individualité? Dans ce cas, le rapprochement est facile à faire. Est-ce une envie de révolutionner plutôt que de peaufiner? La encore on peut faire certains liens avec le "me myself and I" si caractéristique de notre société. Au diable les prédécesseurs, le compositeur qui "révolutionne" sera moi. Plein de petits Beethovens, de Shoenbergs et de Stravinskis (les deux derniers sont sans doute les créateurs de ce problème) et aucun nouveau Bach ou Mozart, c'est-à-dire, des hommes de synthèse.
N'y a-t-il pas cependant eu une volonté de synthèse avec le passé dans l'oeuvre de certains compositeurs de la seconde moitié du 20eme? Je pense spécifiquement aux russes, Prokofiev, Chostakovitch, Schnittke, ou plus près de nous Levinas, voire Bryars. Peut être que la "révolution" dodécaphonique a demandé un délai un peu long pour être "digérée", mais j'ai l'impression que c'est maintenant chose faite.
Je ne suis pas sur, d'ailleurs, qu'il s'agisse d'un phénomène nouveau. Le Beethoven de la dernière période a également mis un temps certain à être assimilé.
Francois
Je ne crois pas que l'on puisse parler de continuité dans le cas de Prokofiev, Shostakovitch et Schnittke. Dans les deux premiers cas, il s'agit d'artistes dont les contraintes sont absolument étouffantes (surtout dans le cas Shostakovitch) Le régime communiste les surveille de près. Pour parler de continuité on aurait suivi dans la veine de Rimsky-Korsakov et Tchaikovsky donc peut-être quelque chose genre romantisme exacerbé comme une style Strauss(non pa Johann...) ou Mahler alors que ce qu'ils on produit est une forme de classicisme ou tous les moyens sont bons pour "éviter les règles". Un retour forcé en arrière tout en tentant d'avancer... chose qu'ils ont accomplie en génies qu'ils étaient.
Dans le cas de Schnitke, il a gouté à une certaine liberté qui lui a permis d'écrire de magnifiques pièces pour quatuor ainsi que le concerto grosso...mon préféré. Je doute fort que comme Schnitke, Proko et Schostakovitch aient pu utiliser du pano préparé!! Mais qui sait... je suis loin d'être un expert de Schnitke!
Pour ce qui est plus près de nous...je ne connais pas les deux noms que vous mentionnez ...Levinas et Bryars. Je n'habite pas la France. Par contre je peux vous garantir que le dodécaphonisme a été assimilé pas les compositeurs dès la fin de la première moitié du XXe siècle. Boulez a poussé le sérialisme dans ses derniers retranchements il y a bien longtemps.
Lors de mes études aucun étudiant en composition n'utilisait de technique dodécaphonique qui était et qui est encore je crois considérée comme désuette. Par contre elle est toujours enseignée et tous les musiciens professionnels peuvent vous écrire une pièce de musique dodécaphonique:)