C'est la première fois que je lis la citation entière. Merci. Souvent on ne lit que les deux dernières phrases, qui du coup deviennent plate.

En revanche, j'ai remis en page, c'était un bout à bout totalement embrouillé.

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Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)

Votre intervention est très intéressante. Pourriez-vous développer, si vous aviez un peu de temps, ces notions "d'acculturation" et de conformisme ? Je pensais que la méthode était finalement la maîtrise de la dissertation, du commentaire et une excellente gestion du temps, mais votre message laisse entendre qu'il y aurait également autre chose.

Je ne crois pas être hors-sujet, puisque ces réflexions devraient rendre également service à l'intervenant qui a initié ce fil de discussion. Si la modération estimait que c'était néanmoins le cas, j'ouvrirais un nouveau sujet.

on n'a pas tous été exposés de la même manière à la culture légitime (càd la culture scolairement valorisée) et pour certains l'ajustement entre leur propre culture et leurs ambitions (et bien entendu la manière de les satisfaire) se fait tout naturellement, avec à peine l'effort minimal requis et l'idéologie du don qui en résulte. les élèves, les étudiants doués traversent leurs études sur le mode de l'évidence car ils bénéficient de cet ajustement entre leurs attentes et leurs possibilités.

pour les autres qui n'ont pas baigné dans le bon environnement, un travail d'acculturation est à faire, un travail qui demande davantage d'effort et vaut souvent à ceux qui passent par là moins les qualificatifs d'élèves "doués" que d'élèves "appliqués". c'est juste ça, l'acculturation.
en cela je ne fais que reformuler ce que saint pierre b. a si bien dit.

l'école et plus encore la prépa sont des machines à formater : elles enseignent ce qu'il faut savoir et ce qu'il faut dédaigner, ce qu'il faut dire ou ne pas dire, comment le dire et comment ne pas le dire. un candidat qui réussit un concours sait tout ça, avec plus ou moins de conscience en fonction de l'effort qu'il a dû faire pour savoir réussir un concours.

plus spécifiquement, pour ce type de concours, il faut devenir une machine à traiter des sujets dont on maîtrise les ressorts, devenir une machine à problématiser et à faire des plans en 3 parties, 3 sous-parties, 3 paragraphes. dès que tu regardes un arbre, une problématique et un plan qui te viennent spontanément à l'esprit. faut devenir aussi une machine à sélectionner les informations qu'il sera nécessaire de connaitre pour les utiliser de la manière attendue. les scrupules sont interdits, les connaissances sont amples mais superficielles, acquises le plus souvent par des lectures indirectes, des cours, des résumés, de la seconde main qui permet de donner l'illusion de l'expertise sur tous les sujets.

le talent c'est ça : savoir se conformer aux idées légitimes que les gens légitimes se font du talent. faut flatter ces gens légitimes en leur montrant qu'on leur ressemble. un concours est fondamentalement un exercice d'imitation.

Cette culture-là, je pense la maîtriser à l'écrit, bien moins à l'oral. Mais c'est vrai que j'ai dû l'acquérir, étant donné le milieu social d'où je viens (et dont je suis fier). Ce ne fut pas "naturel". À l'oral, il doit aussi me manquer un certain ethos : le pense que le jury voit que je suis mal à l'aise ; quand je suis devant eux, je crains de donner l'impression de ne pas être légitime. C'est aussi (d'abord ?) un problème de confiance en soi.

ce que saint pierre b. appelait la violence symbolique, ce sentiment d'insignifiance ressenti en raison d'un soit-disant manque de légitimité.
à l'oral la dimension formelle est, je pense, franchement prépondérante. le propos le mieux problématisé, structuré, illustré suffit rarement à compenser un déficit de prestance, d'aisance, de naturel. faut montrer qu'on est à sa place, parler lentement, distinctement, avec assurance, maitriser son corps et l'espace. pas de fatalité, ça se travaille et ça se surmonte. ça passe déjà par la conscience des ressorts de cette violence.
si ça suffit pas, imagine les membres du jury face à toi en train de faire caca.

Alphège, vous devez absolument régler ce problème de stress à l'oral. Déjà, vous pouvez essayer la méditation, le yoga ou autres techniques de relaxation. Ensuite, ne pouvez-vous pas passer des oraux blancs avec vos enseignants ? Cela permet d'apprendre à gérer son stress et son temps.

Je ne peux plus passer d'oraux blancs, étant donné que je ne suis plus étudiant et que mon EdT d'enseignant ne me le permet pas. Je suis allé aux oraux (et aux écrits) sans entraînement.

Pour les écrits il y a le CNED, non ?

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Le souvenir ne disparait pas, il s'endort seulement.
Epitaphe trouvée dans un cimetière des Alpes

La science de l'histoire est une digue qui s'oppose au torrent du temps.
Anne Comnène, princesse byzantine (1083-1148)

Le passé fait plus de mal que le présent
Proverbe Albanais

Oui, mais je n'en ai pas eu besoin. J'ai une aisance à l'écrit que je n'ai pas à l'oral.

Néanmoins, il existe des centres de préparations aux oraux, qui ne sont pas dédiés à l'agrégation en particulier mais à toute forme d'épreuve d'oral.

Tu peux aussi envisager de trouver un binôme : parmi mes amis qui ont le mieux réussi l'agrég, il y en avait deux qui se faisaient passer des oraux entre eux... Epuisant et qui demande beaucoup de motivation, par contre. C'est le même principe que les groupes qui font des plans détaillés entre eux, poussé à l'extrême, mais qui porte ses fruits !

Vous pouvez aussi vous reporter au rapports du jury, même anciens (celà devrait plus payer que la méditation ou l'hypnose)

Pouvez-vous m'en dire plus ?

Vous imaginez bien que je connais maintenant presque par cœur le contenu de ces rapports.

C'est en effet ce que j'envisage si je dois repasser le concours. Pou l'heure, l'attente des résultats est de plus en plus insupportable !