Helios a écrit :
Oui, les élites se reproduisent et utilisent le système scolaire pour garder leur position sociale.
Mais, au risque de radoter en revenant toujours au sujet du topic, en matière d’elites, nous parlions là des agrégés, c’est-à-dire de profs en collège et lycée... Leur situation nous semble privilégiée, par rapport aux enseignants certifiés (sans compter tous les vacataires et précaires). Mais sont-ils vraiment les élites privilégiées de ce pays?
Franchement, pour connaître beaucoup d’agrégés, certes peu sont fils et filles d’ouvriers, mais très peu viennent de la grande bourgeoisie. Les enfants de bonne famille ne sont pas vraiment motivés par le fait d’aller enseigner en grande banlieue pour 2000 euros par mois (même pour savourer le plaisir de gagner 25% de plus que leurs collègues certifiés).
Je me répète mais, à mettre tous les concours dans le même panier (HEC, Polytechnique, Sciences Po avec l’agregation), on fait le jeu du discours libéral dominant, et de ces fonctionnaires toujours privilégiés, quand les véritables élites sont bien ailleurs.
Oui
Je l'ai dit plus haut !
d'une part, la diversité sociale des lauréats des concours est en régression par rapport aux années 1950 ou 1960. C'est notoire et les causes en sont très claires. Pour l'essentiel on doit cibler l'effondrement du niveau des établissements d'enseignement public hors des quartiers bourgeois des grandes agglomérations. Pour réussir un concours il faut être prêt à travailler énormément et en particulier à mémoriser beaucoup. Si depuis le CP on vous défend d'apprendre par coeur, c'est mal parti !
Ensuite on peut être "optimiste" pour l'avenir : dans les "bonnes familles", on pousse très clairement les jeunes vers des études hors de France débouchant sur des carrières dans des entreprises multinationales. Je laisse de côté quelques filières très typées comme l'Ecole des Chartes ou Saint Cyr qui attirent des jeunes gens de milieux traditionalistes. Mais que les tenants de l'égalité réelle se rassurent, bientôt les "codes" des "classes cultivées et aisées" seront réservés aux cadres de LVMH et de Wall Street.