Jerôme a écrit :
L'affaire est délicate. En pratique le dey d'Alger n'avait aucune autorité sur les beys de Tunis, Constantine et Oran qui lui étaient nominalement subordonnés.
Je crois qu'il y a une petite confusion à rectifier. Le constat est juste pour le bey de Tunis, théoriqurment et protocolairement subordonné au dey d'Alger pour des raisons purement historiques et locales mais qui était dans les faits indépendant, les beyliks de Constantine et de l'Ouest étaient directement nommés et démis par le dey et lui étaient réellement subordonnés.
Citer :
En outre les écoles primaires dont parle Tocqueville sont elles de véritables écoles primaires ou de simples écoles coraniques comparables au catéchisme catholique français ? parce que dans ce cas 99% des petits français étaient scolarisés ! On doutera accessoirement de l'impartialité de Tocqueville.
Nous parlons du 18e-19e siècle et il ne s'agissait naturellement pas d'un système éducatif primaire de type européen. Il y avait néanmoins une structure traditionelle qui assurait un minimum d'instruction et qui pouvait être assez éfficiente en milieux urbains. Il faut juste garder à l'esprit que les médersa en Terre d'Islam ne sont pas l'équivalent de catéchisme. On y apprenait certes le Coran mais il servait en même temps de support/motif pour l'apprentissage de la lecture écriture de l'arabe classique (seule langue de travail et d'études), mais aussi les rudiments du calcul, des notions de géographie ... etc. Ceux qui brillaient allaient dans les grandes universités genre Zitouna de Tunis ou al-Azhar du Caire dans la continuité de l'ancienne tradition du
tâlib al-3ilm.
En somme, à l'époque qui nous interesse, le niveau d'instruction à Alger devait simplement égaler celui de n'importe que autre grande ville musulmane, ni plus ni moins. Quant à sa qualité, elle était aussi celle du reste des pays musulman, très en retard par rapport au boom scientifique et méthodologique qui avait lieu en Europe.