cush a écrit :
Guderian n'est pas le seul. Tous les officiers de la Wehrmacht mais aussi sous-officiers et éventuellement hommes de troupes sont capables d'initiatives sur le terrain et bénéficient d'une large autonomie dans l'exécution de leur mission. C'est une des grandes forces de cette armée par rapport à l'armée française.
Il y a une différence entre initiative et désobéissance directe aux ordres... Et Gudérian (amis aussi Rommel) a plusieurs fois ignoré des ordres directs. Il a eu la chance que chaque fois, la situation s'est retournée à son avantage. Mais, dans au moins un cas, c'est parce que les français n'ont pas su exploiter la faille puisqu'ils étaient en train de changer de généralissime : Gamelin laissant sa place à Weygand.
Les officiers allemands ont une culture de l'initiative stratégique. Ce qui parfois les conduit dans des situations difficiles. En 1940, c'est à leur avantage parce que les français ont chaque fois un coup de retard et ne savent pas exploiter les quelques rares failles qu'ils ont perçus. Sur d'autres front, ce sera plus dommageable.
De nos jours, où l'on parle de plus en plus d'art opératif, c'est perçu comme une faiblesse. Un officier qui pratique les initiatives stratégiques a tendance a réfléchir en militaire. Il cherche a percer le front pour encercler son ennemi. Il cherche donc souvent le point faible du dispositif et il appuie dessus jusqu'à ce qu'il craque. Le fait de s’immiscer dans une faille entre 2 dispositifs, peut permettre de procéder à une percée. Mais, si l'ennemi comprend la manœuvre, il peut laisser passer une part de votre unité, puis refermer la faille et vous anéantir. C'est un peu ce qui s'est passé lors de la bataille de la Marne en 1914. C'est ce qui se passera parfois sur le front de l'est.
Avec l'art opératif, la stratégie passe au second plan puisqu'on monte d'un niveau. On recherche l'objectif qui va servir pour la suite. On cherche a avoir une vue globale d'un front. Prévoyant une série d'attaques et de contre-attaques, non plus en série, mais en parallèle. Le but est de mettre l'ennemi en difficulté non plus à un point de son dispositif, mais sur l'ensemble d'un front. Si c'est bien mené, c'est l'ensemble du front qui s'écroule.
Les allemands, sur le front de l'Est, feront des multiples percées, encercleront des corps d'armées entières et ils finiront par se faire laminer.