Hugues de Hador a écrit :
Bonjour
En effet, les Grecs buvaient le vin coupé à l'eau mais les Scythes, qui importaient beaucoup de vin grec le buvaient pur !!
Cette habitude scandalisait les Grecs.
D'après Hippocrate, les Scythes étaient également de bons vivants, plutôt gros, paresseux et grands buveurs
Bien à tous.
Vous avez raison, j'avais parlé des gaulois (obtenant du vin via Massalia) mais les Scythes de mer noire ou de Crimée était eux aussi moqués à cause de cette pratique impie...
Je me suis pas mal trompé dans mon histoire de carthaginois
. En réalité, pendant les guerres puniques, le commerce de vin vers la Gaule était très lucratif. Le vin italien de moindre qualité était exporté vers la gaule en grandes quantités. Pour les riches romains possesseurs de vignobles et les massaliotes, ce commerce s'avérait très bénéfiques. Mais pas pour les Carthaginois, "pro" du commerce en méditerranée ni pour les Grecs qui produisaient du bon vin et voyaient Rome leur ravir ce marché gaulois. Les Rhodiens (
pour répondre à Elgor, il semble qu'il produisaient un très bon vin) passèrent donc un accord avec les Carthaginois: les carthaginois achetaient leur vin (ou bien s'engager à payer plus tard les cargaisons) puis ils envoyaient des marchands en Gaule, chargés de faire goûter le vin grec aux gaulois. Ces derniers le trouvèrent meilleur que celui romain. Ensuite, ils proposaient aux navires romains à destination de Gaulle de faire escale à Carthage, là, ils payaient la cargaison deux fois plus cher, ce qui semblait bon aux romains, puis, ils chargeaient le vin grec. En réalité ils souhaitaient s'emparer du marché gaulois et concurrencer les romains avec l'introduction d'un vin de bien meilleure qualité, tout en retirant du circuit ce vin romain ! Assez brillant. Et le vin romain alors ?
Ils l'échangeaient contre des produits de luxe venu d'Inde par exemple (via le Sahara, Alexandrie puis par navires ou par voie terrestre ou encore intermédiaires d'Arabie), comme des épices. Les indien ne s'y entendaient pas du tout en vin puisqu'ils ne pouvaient en comparer plusieurs sortes. Cette piquette leur paraissait délicieuse. Ces produits de luxe étaient très prisés des... romains qui se faisaient complètement rouler dans cette affaire !
Une fois le marché gaulois garanti, les Carthaginois pouvait faire varier les cours selon leur bon vouloir. Et surtout les gaulois ne payaient pas qu'en or, il y avait le cuivre, l'étain et le fer qui étaient plus rares en Afrique, nécessaires à la poursuite de la guerre face à Rome...
En tout cas la concurrence était féroce !
Cette information vient du livre
Détruire Carthage de David Gibbins. Je ne sais pas si cela se produisait exactement comme cela (si vous connaissez bien la période peut-être trouverez vous des exagérations ?), toutefois cela a l'air plausible.
Justement, petit extrait de
http://www.cosmovisions.com/Commerce-Pheniciens.htm sur le commerce carthaginois:
On connaît par Polybe le texte de deux de ceux conclus avec Rome; le premier, dès le VIe siècle av. J.-C., réserve jalousement à Carthage le monopole du trafic de la Méditerranée occidentale, en Sardaigne, en Afrique, en Espagne. On cite de véritables actes d'héroïsme accomplis pour garder ce monopole : un navire suivi par un navire étranger s'échoue pour l'attirer sur les écueils et ne pas lui révéler le secret de sa route; s'il eût été le plus fort il eût attaqué son adversaire et l'eût fait périr. Les objets d'échange étaient des produits manufacturés à Carthage, et c'est pour avoir le monopole de ces débouchés qu'elle gardait si jalousement l'accès de ses colonies; pour les échanges avec les barbares, le troc suffisait et c'est seulement vers le IVe siècle que Carthage emprunta la monnaie aux Grecs.
Le commerce carthaginois était avant tout la centralisation d'un transit entre les contrées européennes avec lesquelles on commerçait par mer et les contrées africaines avec lesquelles on employait concurremment les routes de mer et de terre. Aux Grecs et aux Italiens, les Carthaginois vendaient des esclaves noirs, de l'ivoire, du bois d'ébène, des pierres précieuses, leurs tissus. Ils achetaient les produits du sol, l'huile, le vin, les métaux, revendaient une partie de ceux-ci avec leurs articles manufacturés (poteries, armes de bronze, tissus) aux habitants de Gaule ou d'Espagne en échange de leurs métaux, de matières premières et d'esclaves.