Nous sommes actuellement le 28 Mars 2024 20:53

Le fuseau horaire est UTC+1 heure




Publier un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 52 message(s) ]  Aller vers la page Précédent  1, 2, 3, 4  Suivant
Auteur Message
Message Publié : 13 Fév 2020 13:24 
Hors-ligne
Jean Froissart
Jean Froissart

Inscription : 26 Août 2008 7:11
Message(s) : 1339
Localisation : Corsica
Je profite de Wiki amplement suffisant pour palier ma totale ignorance, il y a du factuel synthétique assez précis, cela me convient.
En recherchant des informations sur des byzantins contemporains d'Al-Khwârismî , on trouve par exemple :
Citer :
Léon le Philosophe (Λέων ό Φιλόσοφος) ou Léon le Mathématicien (Λέων ό Μαθηματικός) est un savant, philosophe et religieux byzantin né entre 790 et 800 et mort après 869, sans doute à Constantinople. Il fut métropolite de Thessalonique de 840 à 843.

C'est un contemporain de Al-Khwârismî né dans les années 780, ils se sont nourris des mêmes sources grecques exactement à la même époque à quelques centaines de km l'un de l'autre.
Par contre Al-Khwârismî mort en 850 n'aurait pas pu disposer des traductions en arabe par Qusta ibn Luqa de Diophante d'Alexandrie en 880 ? ce qui le rendrait d'autant plus méritant en justifiant une paternité de l’algèbre.

https://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9on_le_Philosophe
Citer :
Le Continuateur de Théophane rapporte un récit jugé suspect par les historiens : un jour, un de ses anciens élèves, à qui il avait enseigné la géométrie, et qui était devenu secrétaire d'un stratège, fut fait prisonnier par les Arabes au cours d'une bataille, devint esclave au palais du calife al-Mamun à Bagdad, et stupéfia ce dernier et les savants dont il aimait à s'entourer par l'étendue de ses connaissances en géométrie. Apprenant qu'il devait tout son savoir à Léon, il le renvoya à Constantinople avec une lettre destinée à son maître par laquelle il invitait celui-ci à venir professer à Bagdad5. Léon, par patriotisme ou par prudence, remit la lettre au logothète Théoctiste, et c'est ainsi que l'empereur Théophile apprit qu'il avait dans sa capitale un savant que le calife lui enviait : il lui accorda une pension, et son enseignement se fit désormais publiquement dans l'église des Quarante-Martyrs6. Al-Mamun revint à la charge et écrivit directement à l'empereur7, qui lui opposa une fin de non-recevoir8. Léon aurait quand même répondu par courrier à des consultations du calife. On ignore ce qu'il faut retenir de cette histoire, qui n'existe que dans les sources byzantines, mais si elle a un certain fond de vérité, elle doit se placer entre l'avènement de Théophile, en 829, et la mort d'al-Mamun en 8339.
....
Nous pouvons nous faire une idée de la culture d'origine de Léon en examinant le petit nombre de manuscrits grecs qui nous restent de la période 830-850 environ et qui contiennent des œuvres scientifiques22: le Vaticanus graecus 1594, contenant l'Almageste et d'autres œuvres de Claude Ptolémée, manuscrit ayant sûrement appartenu à Léon ; le 190 de la même collection, dans lequel on trouve les Éléments et les Données d'Euclide, suivis du commentaire de Théon d'Alexandrie sur les Tables faciles de Ptolémée ; le 204 de la même série, qui contient un corpus de mathématiciens et d'astronomes (Théodose, Autolycos, Euclide, Aristarque, Hypsiclès, Eutocios et Marinus) ; le manuscrit Oxoniensis Collegii Corporis Christi 108, recueil de traités biologiques d'Aristote.


https://fr.wikipedia.org/wiki/IXe_si%C3 ... en_science
Citer :
832 : fondation à Bagdad d'une université avec bibliothèque et maison de la sagesse (Bayt al-Hikma) par le calife Al-Mamun5.
Vers 840 :
l'écrivain arabe Jahiz enseigne l'unité de la Nature dans le Livre des Animaux (Kitab al-Hayawan).
Léon le Mathématicien invente un télégraphe optique reliant la frontière du Taurus à la capitale et capable de renseigner en une heure sur les mouvements de troupe de l’ennemi6.
le philosophe arabo-islamique al-Kindi compare des épées provenant de 25 pays.
.....
Vers 825 :
le mathématicien, astronome et géographe arabe Al-Khawarizmi publie Abrégé du calcul par la restauration et la comparaison un traité sur le calcul indien dans lequel il utilise pour la première fois en mathématiques l'expression «al-jabr» (de «jabara», réduire), qui donnera le mot «algèbre» en français11. Il produit un atlas de la terre et du ciel achevé en 833(Kitab Surat al-Ard, Géographie)12.
le moine irlandais Dicuil écrit Liber de mensura orbi terra13. Il mentionne les Féroé (« îles des moutons ») et une île qu’il nomme Thulé et qui serait l’Islande. Il indique dans les deux lieux la présence d’anachorètes irlandais. Ceux-ci, appelés Papar par les premiers colons scandinaves, partiront à l’arrivée des païens.
Vers 826-828 : traduction en arabe de l’Almageste, grand traité d’astronomie de Ptolémée3.

Vers 880 : Qusta ibn Luqa traduit en arabe Les Arithmétiques de Diophante d'Alexandrie sous le titre de L'art de l'algèbre.


Selon Wiki le père de l’algèbre serait en fait un grec :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Diophante_d%27Alexandrie
Citer :
Diophante d'Alexandrie (en grec ancien : Διόφαντος ὁ Ἀλεξανδρεύς Dióphantos ho Alexandreús) était un mathématicien de langue grecque qui a vécu à Alexandrie entre le Ier siècle av. J.-C. et le IVe siècle, peut-être au IIe siècle ou au IIIe siècle. Connu pour ses Arithmétiques, ouvrage dont une partie est aujourd'hui perdue, et où il étudie certaines équations diophantiennes, il est parfois surnommé le « père de l'algèbre ».
...
Il est connu pour son étude des équations à variables sur les nombres rationnels positifs (les quotients de deux entiers naturels), étude qui a donné son nom aux équations diophantiennes. L'adjectif diophantien est souvent utilisé en théorie des nombres pour décrire un problème en rapport avec ces équations.
...
Son ouvrage le plus important, les Arithmétiques, influença les mathématiciens arabes et bien plus tard ceux de la Renaissance.

Diophante a aussi écrit un traité sur les nombres polygonaux, dont des fragments nous sont parvenus.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 13 Fév 2020 14:21 
Hors-ligne
Jean Froissart
Jean Froissart

Inscription : 26 Août 2008 7:11
Message(s) : 1339
Localisation : Corsica
Une "curiosité" en 415 :
En arithmétique, Hypatie, la fille de Théon, commente les traités de Diophante d'Alexandrie, célèbre mathématicien du IIIe siècle.
https://www.qantara-med.org/public/show ... do_id=1323
Hypatie
Citer :
Hypatie (Ὑπατία, née entre 355 et 370 selon les sources et assassinée par des chrétiens en 415) est une philosophe néoplatonicienne, astronome et mathématicienne grecque d'Alexandrie. Femme de lettres et de sciences, elle est à la tête de l'école néoplatonicienne d'Alexandrie, au sein de laquelle elle enseigne la philosophie et l'astronomie. C'est la première mathématicienne dont la vie est bien documentée.
...
Pendant le siècle des Lumières, elle redevient un symbole de l'opposition au catholicisme. Elle intègre la littérature européenne sous l'impulsion de Charles Kingsley en 1853, qui rédige un ouvrage romancé sur la vie de la mathématicienne, puis, au XXe siècle, devient une icône du mouvement pour les droits des femmes et du féminisme

https://fr.wikipedia.org/wiki/Hypatie


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 13 Fév 2020 16:31 
Hors-ligne
Jean Froissart
Jean Froissart

Inscription : 26 Août 2008 7:11
Message(s) : 1339
Localisation : Corsica
Collection philosophique byzantine
Aux sources platoniciennes et aristotéliciennes de l’humanisme byzantin
Pour citer :
Filippo Ronconi, « Collection philosophique byzantine : aux sources platoniciennes et aristotéliciennes de l’humanisme byzantin », in Houari Touati (éd.), Encyclopédie de l’humanisme méditerranéen, mai 2015, URL =http://www.encyclopedie-humanisme.com/?Collection-philosophique-byzantine
Citer :
L’importance culturelle et philologique des livres de la « c. ph. » est énorme : sans eux, on ne conserverait aujourd’hui qu’un corpus minime de la philosophie grecque, car ils sont non seulement les témoins les plus anciens des ouvrages qu’ils transmettent, mais aussi, souvent, les ancêtres conservés de leurs traditions textuelles.
...
Selon la théorie reçue, l’inspirateur d’une telle collection aurait exhumé le patrimoine platonicien et aristotélicien de l’oubli des « siècles obscurs » byzantins (VIIe-VIIIe s.), l’harmonisant avec des textes religieux d’inspiration platonisante, si bien que la « c. ph. » constituerait un témoignage capital du « premier humanisme byzantin »

Elle aurait joué un rôle idéologique important au sein de la société de l’époque et constituerait, dans son ensemble, un trait d’union entre l’Orient médiéval et la Renaissance italienne : ce fut en effet grâce à quelques-uns de ces manuscrits que le savoir philosophique classique passa en Occident, stimulant plusieurs humanistes.

Voir :
La collection B et l’’Université’ de la Magnaure
https://www.encyclopedie-humanisme.com/ ... -byzantine


Dernière édition par Kurnos le 13 Fév 2020 16:42, édité 1 fois.

Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 13 Fév 2020 16:39 
Hors-ligne
Eginhard
Eginhard

Inscription : 01 Déc 2007 12:34
Message(s) : 899
Kurnos, le père de l'algèbre est al-Khwarizmi comme le confirme l'ouvrage du tome II intitulé "Histoire des sciences arabes" sous la direction de Roshdi Rashed, spécialiste internationalement reconnu de l'histoire des sciences arabes. Voici ce que dit Roshdi Rashed à la page 32 sur Al Khwarizmi, son élaboratîon de l'algèbre:
Citer :
Alors que l'un des éléments de son projet se trouve vingt siècle avant lui chez les Babyloniens, un autre dans les Éléments d'Euclide, un troisième dans les Arithmétiques de Diophante, aucun écrit antérieur à son livre n'a recomposé ces éléments, et de cette manière. Mais quels sont ces éléments, et qu'elle est cette organisation? Le but d'al-Khwarizmi est clair, jamais conçu auparavant: élaborer une théorie des équations résolubles par radicaux, auxquelles peuvent être ramenés indifféremment les problèmes arithmétiques et géométriques, et ainsi pouvoir s'en servir dans le calcul, les échanges commerciaux, les successions, l'arpentage des terres, etc.

_________________
''L'histoire, je le crains, ne nous permet guère de prévoir, mais, associée à l'indépendance d'esprit, elle peut nous aider à mieux voir.'' Paul Valéry


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 13 Fév 2020 16:47 
Hors-ligne
Jean Froissart
Jean Froissart

Inscription : 26 Août 2008 7:11
Message(s) : 1339
Localisation : Corsica
Artigas a écrit :
Kurnos, le père de l'algèbre est al-Khwarizmi

Oui, merci de le préciser, c'est bien ce que j'ai compris(et que je savais déjà) mais exprimé de façon confuse en prenant en compte la chronologie des traductions.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 13 Fév 2020 23:33 
Hors-ligne
Jean Froissart
Jean Froissart

Inscription : 26 Août 2008 7:11
Message(s) : 1339
Localisation : Corsica
Kurnos a écrit :
(Léon le Mathématicien) C'est un contemporain de Al-Khwârismî né dans les années 780, ils se sont nourris des mêmes sources grecques exactement à la même époque à quelques centaines de km l'un de l'autre.
Par contre Al-Khwârismî mort en 850 n'aurait pas pu disposer des traductions en arabe par Qusta ibn Luqa de Diophante d'Alexandrie en 880 ? ce qui le rendrait d'autant plus méritant en justifiant une paternité de l’algèbre.

Confirmation de l’hypothèse : Al-Khwârizmî "ne pouvait pas" avoir la connaissance des travaux de Diophante d'Alexandrie.
Il existe toujours une très faible probabilité d'échanges entre mathématiciens contemporains : Léon le Mathématicien de Byzance lui, avait certainement connaissance des travaux Diophante d'Alexandrie.

Al-Khwârizmî
Citer :
Diophante d'Alexandrie, considéré comme le « précurseur de l'algèbre16 », n’est probablement pas connu d'Al-Khwârismî. En effet, la première traduction en arabe des Arithmétiques n'apparaît que plusieurs décennies après l'Abrégé du calcul par la restauration et la comparaison16, à la fin du IXe siècle, soit près de cinquante ans après la mort d'Al-Khwârismî17. Ainsi, son apport avec ce « premier manueln 4 » est tel qu'il conduit parfois à considérer Al-Khwârismî comme « le père de l'algèbre17,19 ».

https://fr.wikipedia.org/wiki/Al-Khw%C3%A2rizm%C3%AE

Diophante d'Alexandrie
Citer :
Il est connu pour son étude des équations à variables sur les nombres rationnels positifs (les quotients de deux entiers naturels), étude qui a donné son nom aux équations diophantiennes. L'adjectif diophantien est souvent utilisé en théorie des nombres pour décrire un problème en rapport avec ces équations.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Diophante_d%27Alexandrie


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 14 Fév 2020 0:11 
Hors-ligne
Jean Froissart
Jean Froissart

Inscription : 26 Août 2008 7:11
Message(s) : 1339
Localisation : Corsica
Un document copieux => Rechercher : Université de Constantinople, Léon ....
Bernard Vitrac. Héron d’Alexandrie et le corpus métrologique : état des lieux. “ Géométrie(s),pratiques d’arpentage et enseignement : quels liens et dans quel contexte ? ”, Mar 2010, Paris, France.�hal-00473981
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00 ... ogique.pdf
Héron d’Alexandrie et le corpus métrologique: état des lieux BERNARD VITRAC, CNRS, UMR 8210
https://algo.hypotheses.org/files/2010/ ... gique2.pdf


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 14 Fév 2020 8:13 
Hors-ligne
Eginhard
Eginhard

Inscription : 01 Déc 2007 12:34
Message(s) : 899
Je tiens à rester honnête et je signale un ouvrage collectif publié en janvier de cette année en anglais sous la direction de Stavros Lazaris intitulé "A Companion to Byzantine Science". Cette ouvrage démontre sur onze siècles d'existence de l'Empire byzantin les disciplines, les réalisations et les contextes de la science byzantine. Il est le premier ouvrage de ce genre à faire une telle étude. Une présentation après traduction de l'ouvrage:
Citer :
La science â Byzance a rarement été explorée de manière systématique. Premier du genre, ce recueil d'essais met en lumière les disciplines, les réalisations et les contextes de la science byzantine à travers les onze siècles de l'Empire byzantin. Après une introduction sur la science à Byzance et une étude de la christianisation et de l'enseignement des sciences à Byzance, il offre une vue d'ensemble complète et actualisée des disciplines scientifiques développées à Byzance, des sciences exactes aux sciences naturelles, en passant par la médecine, l'art militaire et les sciences occultes, Le volume présente la diversité
et la présence vivace des diverses entreprises scientifiques du monde byzantin au cours de sa longue histoire. Il vise à faire entrer ce domaine dans des conversations plus larges au sein des études byzantines, des études médiévales et de l'histoire des sciences.
Voici le lien vers une présentation de l'ouvrage et de son sommaire vers le site de son éditeur Brill: https://brill.com/view/title/55705?lang=en

_________________
''L'histoire, je le crains, ne nous permet guère de prévoir, mais, associée à l'indépendance d'esprit, elle peut nous aider à mieux voir.'' Paul Valéry


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 14 Fév 2020 9:56 
Hors-ligne
Jean Froissart
Jean Froissart

Inscription : 26 Août 2008 7:11
Message(s) : 1339
Localisation : Corsica
Pour les mathématiques, la géométrie euclidienne, juste une mention pour les travaux d'Euclide qui ont aussi transités par Byzance.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Influence ... n_Occident


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 14 Fév 2020 10:17 
Hors-ligne
Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 23 Mars 2005 10:34
Message(s) : 2291
Localisation : Nanterre
Artigas a écrit :
Nebuchadnezar a écrit :
J'aimerais savoir comment on mesure la "quantité de science produite" par telle ou telle civilisation lol S'agit-il du nombre de livres produits ? Du nombre de savants renommés ? Ou de savants et de livres connus des pays européens ?
Les réponses se trouvent dans vos interrogations.
Merci, aucun problème avec ça. Je me demandais simplement si des mesures avait été faites pour objectiver cette opinion générale.

Dans le même ordre d'idée, je me demandais si l'effondrement que semble subir la science arabe après le XIIIe siècle ne vient pas en partie du fait que l'occident, qui commence à produire avec ses universités, arrête de rechercher massivement les "publications" arabes et noie celles qu'il se procure dans la masse de ses propres "publications.

Pour en revenir au sujet, il y a également le facteur économique, car j'ai l'impression que la production scientifique est un peu le produit de luxe ultime, celle qu'un souverain entreprend une fois qu'il a assuré son règne avec ses forces militaires et la cohésion de son empire avec ses édifices religieux. Cette vision m'est évidemment inspirée des jeux tels que Civilisation :wink:
De ce côté-là, alors que l'empire byzantin doit produire ses propres ressources, les empires arabes se construisent sur les ruines de sa partie sud, ainsi celles de l'empire perses. La conquête et les pillages qui l'ont accompagné ont fait en sorte que les monceaux d'or immobilisés dans les décorations et les trésors des édifices politiques et religieux peuvent être mise en circulation. Je pense que l'essor culturel et scientifique part de là.
Il y a également des facteurs spécifiques aux civilisations musulmanes. Sans aller chercher dans l'exégèse coranique, on peut noter qu'elles basculent dans l'écrit précisément à ce moment. L'établissement d'une orthodoxie religieuse induit plusieurs mouvements mettant en scène les lettrés, comme la rédaction du Coran ou la collecte des hadiths. Ce dernier épisode se traduit par de multiples voyages au quatre coins des empires de gens mus par une curiosité intellectuelle. Cela a pu contribuer à engager le mouvement scientifique.

_________________
Qui contrôle le passé contrôle l'avenir.
George Orwell


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 14 Fév 2020 12:23 
En ligne
Modérateur Général
Modérateur Général
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 10 Fév 2009 0:12
Message(s) : 9041
Nebuchadnezar a écrit :
j'ai l'impression que la production scientifique est un peu le produit de luxe ultime, celle qu'un souverain entreprend une fois qu'il a assuré son règne avec ses forces militaires et la cohésion de son empire avec ses édifices religieux. Cette vision m'est évidemment inspirée des jeux tels que Civilisation :wink:

Civilization. :wink:
Perso je joue la science en priorité, parce qu'elle permet - dans ce jeu - de disposer d'armes plus avancées que les autres civilisations. Ce qui n'est pas faux dans la réalité : les pays arabes dont on parle finiront colonisés. Le Japon, qui s'arme et se développe sur le modèle occidental, fait la démonstration par le destin inverse.

Je trouve moi aussi Civilization, jeu de stratégie vraiment très élaboré, plein d'enseignement qui prêtent à réfléchir. (la dernière version, Civ6, comprend jusqu'aux aléas climatique et la montée des océans, pour situer sa complexité à qui ne connait pas ce jeu.)

_________________
Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 14 Fév 2020 14:16 
Hors-ligne
Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 23 Mars 2005 10:34
Message(s) : 2291
Localisation : Nanterre
Pierma a écrit :
Civilization. :wink: Perso je joue la science en priorité, parce qu'elle permet - dans ce jeu - de disposer d'armes plus avancées que les autres civilisations. Ce qui n'est pas faux dans la réalité : les pays arabes dont on parle finiront colonisés. Le Japon, qui s'arme et se développe sur le modèle occidental, fait la démonstration par le destin inverse.
Je trouve moi aussi Civilization, jeu de stratégie vraiment très élaboré, plein d'enseignement qui prêtent à réfléchir. (la dernière version, Civ6, comprend jusqu'aux aléas climatique et la montée des océans, pour situer sa complexité à qui ne connait pas ce jeu.)
Merci pour le "Z" lol
Je me suis arrêté au II, qui m'a occupé durant de nombreuses nuits, avec sa facilité de customisation.
Il s'agit effectivement d'un beau jeu, basé, au départ sur la théorie des civilisations de Will Durant. Aujourd'hui, elle est contestée, dans la mesure où justement, elle apparaît trop linéaire.

Et pour en revenir aux Arabes et aux Byzantins, la science, au Moyen Age, ne permet justement pas d'avancée fulgurante et du développement d'armes fabuleuses. Elle consiste en général en commentaires des grands Anciens, gloses sur les théories des 4 éléments et des Humeurs, construction de pensée pour faire correspondre la cosmogonie au religieux... Bref, si les avancées théoriques sont indéniables, je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de retombées sur les plans techniques ou humains. D'où ma comparaison avec un "produit de luxe", dépendant de la capacité des souverains à faire venir des lettrés réputés, et à les aider à diffuser leurs enseignements.

_________________
Qui contrôle le passé contrôle l'avenir.
George Orwell


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 14 Fév 2020 17:40 
Hors-ligne
Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 16 Déc 2006 15:45
Message(s) : 490
Je suis d'accord que le rythme d'innovation à l'époque était bien différent ce celui qu'on a actuellement. Mais ne peut-on cependant pas trouver des applications pratiques de ces savoirs? L'exemple qui me vient en tête directement est le feux grégeois. Du point de vue de Byzance, cela me semble un retour sur investissement vachement intéressant.

Mais des avances en chimie, physique et mathématique ont bien dût aussi être utile. Peut-être dans la conception des remparts de Byzance ou le développement de moulins?

[HS: Je me dois aussi de corriger vos propos de bourgeois décadents, une vrai victoire à Civ c'est quand on lâche des hordes de zulus pour ravager le monde :mrgreen: ]


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 14 Fév 2020 19:05 
En ligne
Modérateur Général
Modérateur Général
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 10 Fév 2009 0:12
Message(s) : 9041
Walsingham a écrit :

[HS: Je me dois aussi de corriger vos propos de bourgeois décadents, une vrai victoire à Civ c'est quand on lâche des hordes de zulus pour ravager le monde :mrgreen: ]

Ah si vous jouez Chaka Zulu, utiliser les Impis est une tentation forte ! :mrgreen:

J'arrête avec ce HS sur Civilization...

_________________
Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 15 Fév 2020 8:46 
Hors-ligne
Eginhard
Eginhard

Inscription : 01 Déc 2007 12:34
Message(s) : 899
L'étude de la science byzantine semble être le parent pauvre de la byzantologie en France. Simple impression, peut- être que je me trompe mais la culture littéraire profane, religieuse semble davantage étudiée que le savoir scientifique de l'Empire byzantin. Rien qu'en relisant l'article de Sophie Métivier intitulé "La transmission de la culture grecque", pp.64-68 dans le numéro 80 "Les collections" de la revue L'Histoire consacré à l'Empire byzantin. Il apparaît très nettement que l'auteure met en avant la culture littéraire profane et secondairement religieuse. Mais ne traite pas du tout de la production scientifique de l'Empire byzantin et très peu du savoir scientifique de l'Empire byzantin. Elle met en avant la transmission par l'Empire byzantin de la culture littéraire profane à l'Occident chrétien principalement. Il en va de même de Michel Kaplan à travers son ouvrage intitulé "Pourquoi Byzance" dans la collection Folio histoire. Il met en avant la transmission culturelle profane avant tout et non scientifique de la part de l'Empire byzantin des textes grecs littéraires profanes de l'Antiquité, de l'Empire byzantin. Il ne dit rien dans son ouvrage sur la production scientifique de l'Empire byzantin. Pour le savoir scientifique de l'Empire byzantin cela se résume à l'exemple de quelques savants byzantins dans le chapitre intitulé "L'éclat culturel de l'Empire finissant, pp.355-363. En conclusion de son ouvrage, Michel Kaplan met en avant la transmission par l'Empire byzantin à l'Europe de la totalité des ouvrages écrits depuis l'Iliade jusqu'aux Pères de l'Eglise. C'est donc une culture littéraire, religieuse et artistique qui est mise en avant par l'auteur et non un savoir scientifique en provenance de l'Empire byzantin vers l'Europe.

_________________
''L'histoire, je le crains, ne nous permet guère de prévoir, mais, associée à l'indépendance d'esprit, elle peut nous aider à mieux voir.'' Paul Valéry


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Afficher les messages publiés depuis :  Trier par  
Publier un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 52 message(s) ]  Aller vers la page Précédent  1, 2, 3, 4  Suivant

Le fuseau horaire est UTC+1 heure


Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 8 invité(s)


Vous ne pouvez pas publier de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas insérer de pièces jointes dans ce forum

Recherche de :
Aller vers :  





Propulsé par phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction et support en françaisHébergement phpBB