Kurnos a écrit :
Artigas a écrit :
Ce qui est incroyable selon Gutas c'est que les byzantinistes ajoutent foi à ce conte à dormir debout.
Il faut donc alerter wki qui propage des contes à dormir debout avec des références érronées :
(Théoph. Cont., éd. cit., col. 200-206).
https://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9on_le_PhilosopheCiter :
Apprenant qu'il devait tout son savoir à Léon, il le renvoya à Constantinople avec une lettre destinée à son maître par laquelle il invitait celui-ci à venir professer à Bagdad5. Léon, par patriotisme ou par prudence, remit la lettre au logothète Théoctiste, et c'est ainsi que l'empereur Théophile apprit qu'il avait dans sa capitale un savant que le calife lui enviait : il lui accorda une pension, et son enseignement se fit désormais publiquement dans l'église des Quarante-Martyrs6. Al-Mamun revint à la charge et écrivit directement à l'empereur7, qui lui opposa une fin de non-recevoir8. Léon aurait quand même répondu par courrier à des consultations du calife. On ignore ce qu'il faut retenir de cette histoire, qui n'existe que dans les sources byzantines, mais si elle a un certain fond de vérité, elle doit se placer entre l'avènement de Théophile, en 829, et la mort d'al-Mamun en 8339.
8 « Théophile considéra qu'il était déraisonnable de donner aux autres sa propre richesse et de faire cadeau aux étrangers de cette science grâce à laquelle le peuple des Romains est admiré et honoré de tous, et il ne lui donna pas satisfaction » (Théoph. Cont., éd. cit., col. 200-206).
Je trouve que le ton de Gutas est assez dédaigneux. On peut dénoncer objectivement une erreur sans faire un complexe de supériorité.
En complément, un article complet du Président de l’université Paris-1 Panthéon-Sorbonne est consacré à ce à ce conte à dormir debout :
Michel Kaplan, « La connaissance réciproque au temps du calife al-Mamoun », paru dans Alliage, n°55-56 - Mars 2004, I. L'identité européenne dans le dialogue transculturel, La connaissance réciproque au temps du calife al-Mamoun, mis en ligne le 06 août 2012, URL :
http://revel.unice.fr/alliage/index.html?id=3588.
http://revel.unice.fr/alliage/index.htm ... rmat=printCiter :
Le jeune homme les leur donne : le calife et ses savants sont stupéfaits, d’autant que leur prisonnier est jeune et que la science est plutôt associée à un âge avancé. Ils l’interrogent pour savoir si l’Empire byzantin « compte beaucoup de savants tels que lui ». Il répond avec aplomb que oui, mais que lui-même n’est qu’un élève. Mamoun et ses savants l’interrogent alors sur son maître, et le jeune homme leur apprend que celui-ci est vivant et mène une existence modeste, préoccupé de la seule science.
Aussitôt, Mamoun écrivit à Léon en substance ceci :
« De même que l’on reconnaît l’arbre à ses fruits, de même, on reconnaît le maître à ses élèves. Malgré ta haute connaissance de la vertu et la profondeur de ton savoir, tu demeures ignoré de tes concitoyens et tu n’as pas reçu les fruits de ta sagesse et de ton savoir, qui ne t’ont valu aucun honneur ; aussi, ne dédaigne pas de venir parmi nous et de nous transmettre ton enseignement. Si tu le fais, tout le peuple sarracène s’inclinera devant toi, tu recevras richesses et présents, comme jamais homme n’en a reçu. »
Mamoun donna cette lettre au jeune homme, le gratifia de cadeaux et lui ordonna de trouver son maître. Il lui promit honneurs et présents et même, s’il le désirait, de pouvoir retourner à nouveau chez lui, pourvu qu’il arrive à convaincre Léon de quitter la terre des Romains.
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Peu après, lorsqu’il réalisa que le sage ne voulait pas quitter sa patrie pour un autre pays, Mamoun lui soumit par lettres de délicats problèmes de géométrie, astrologie et autres dont il désirait recevoir la solution. Léon résolut chacun comme il fallait et envoya la solution, y ajoutant même d’étonnantes prédictions.
Sous toutes réserve, l'article ne cite pas des références ni des sources.
Wiki plus un président d'université, conte ou réalité ? à ce stade convenons qu'il est permis de douter du conte et de la fiabilité des propos de Gutas. C'est une question de probabilités et de nécessité de douter.