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Pierma a écrit :
Et c'est bien à sa place dans ce fil "un grand roi ?", ça fait partie du tableau. (Imagine-t-on évoquer Louis XIV, ou surtout Louis XV, sans parler de ses maîtresses ?)
Je pense du même. Mettons hors Anne de Pisseleu qui a pourtant eu une grande place dans les choix du roi au niveau de son mécénat, si on enlève les femmes qui sont le socle de François Ier, il va falloir creuser.
Pour preuve, lorsqu'il se présente dans la course à l'élection impériale, voici ses "vues politiques", sa fiche de route envoyée aux princes électeurs :
"...
vous entendez assez la cause qui me meut de parvenir à l'Empire, qui est pour obviert que ledit Roi Catholique (Charles Ier)
ne le soit. S'il y parvenait, vu la grandeur de ses royaumes et seigneuries qu'il tient, cela me pourrait par succession de temps porter un préjudice inestimable, il serait toujours doute et suspicion, et ce n'est à douter qu'il mettrait bonne peine à me jeter d'Italie..."
Que redoute François Ier ? Non une menace sur la France mais sur son cher Milanais... de là à Pavie...
On peut aussi s'interroger sur l'impact d'un tel discours bien loin de l'attente des princes électeurs.
Je n'évoque plus même l'énorme bévue diplomatique lors de l'entrevue du "Drap d'or" (à peine rentré à bon port, Henry VIII passe alliance avec Charles) et ne tirant aucune leçon de ceci, le couvert est remis lors de la traversée de Charles Quint avec l'étalage de fêtes somptueuses à Fontainebleau devant un empereur malade, fraichement veuf et bien attristé de considéré combien sa soeur se trouve bien loin en arrière de la maîtresse en titre. Ceci aussi aura un prix.
Incapable de gérer une paix, il faudra que là encore, des femmes s'y collent et on peut abonder par d'autres exemples les choix politiques (ligue de Cognac, rapprochement avec la Sublime Porte etc.).
N'oublions pas qu'après Marignan, François Ier s'est donné la force de mettre le couteau sous la gorge de Charles de Gand. Avec cette victoire puis la prise de Milan : la route terrestre est coupée pour Charles. Comment -sinon par mer- se rendre dans la péninsule ibérique. Et par mer, il faut combiner une alliance avec Henry VIII.
Le roi de France ne saura pas optimiser cette victoire comme l'ESERG ne saura optimiser Pavie.
Tout ceci doit -je crois- se retrouver dans de multiples sujets.
Alors bien sûr les châteaux mais à ce temps, on construit pour sa grandeur et non pour la postérité. Personne ne peut augurer d'un conflit qui avancerait militaires et canons sur terre de France et plus d'un château n'aurait rien pour défense.
Défense ? Charles VII refonde toute l'armée, Louis XI en usera modérément mais l'entretiendra, Charles VIII en fera son unique force en Italie (l'armée française aura un réel impact et, les villes se donneront suite au passage de Montpensier), c'est le dernier baroud. François Ier -alors que l'avance technique de l'armée est l'artillerie- se la joue Azincourt et, à Pavie, passe avec la cavalerie devant ses canons...
- "
Guerres et concurrences entre les Etats européens du XVIe au XVIIIe siècles" - Ph. Contamine - PUF
Je ne vais pas refaire le coût de deux hivers passés par la flotte ottomane dont certaines villes seront des casernes et le peuple (en hiver) contraint de se réfugier où bon lui semble ; les razzias et l'obligation de nourrir et blanchir les Ottomans durant ce laps de temps. Le manque à emplir les caisses car, pour compenser, le peuple se verra exempté d'impôts...
Rien qui n'ait été déjà avancé.
Si la cour est lettrée, c'est grâce non pas au roi mais là encore à l'influence des femmes de son entourage dont sa soeur Marguerite.
Il m'a été demandé une source (on peut trouver sur wiki) mais j'ai croisé ceci dans :
- "
Un prince de la Renaissance, François Ier et son royaume" - R. J. Knecht - Fayard
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