BiblioEdualk a écrit :
Or ici, l'Allemagne n'a jamais envisagé de signer un traité de paix. Hitler a compris l'intérêt de ce statut bâtard, et en a profité à fond au détriment de la France.
Partant de là, il y a bien un moment où ceux qui étaient à Vichy, devant l'absence de perspective de traité de paix, auraient dû comprendre que la situation ne rimait à rien ? Comment comprendre une telle cécité devant une situation diplomatique bloquée ?
Je dirais plutôt que Hitler a très délibérément mis en place et fait durer ce statut "temporaire" pour faire danser les pantins qu'il savait avoir en face de lui. (il le savait, je peux développer si nécessaire...)
De fait, l'absence de négociations en vue d'un traité de paix, qui aurait pu être un motif de reprise des hostilités par le gouvernement français, les a poussés au contraire à collaborer, et de plus en plus, avec l'espoir du retour des prisonniers (pris en otage, dans ce jeu d'Hitler) de réinstallation à Paris, de restitution des territoires occupés - hors Alsace Moselle - etc...
Le but d'Hitler est clair : il ne veut pas avoir à occuper et diriger lui-même toute la France, il pense qu'une autorité française accommodante est largement préférable. D'où cette idée astucieuse, la modération des clauses de l'armistice, qui laisse au gouvernement français une zone de souveraineté, sa flotte et son empire. Il n'en fallait pas plus pour que Pétain puisse s'afficher comme "la France" et tombe dans le panneau.
Le pire est que cette comédie de Vichy a trouvé des appuis internationaux, à commencer par les USA, qui ont longtemps rêvé d'un retournement de Pétain. Jusqu'au moment où ses sbires ont fait tirer sur les troupes américaines débarquant en AFN...
A noter que les grands noms de la collaboration - et d'abord Pétain - ont au final été jugés pour trahison et intelligence avec l'ennemi : faute de traité de paix, l'Allemagne n'a juridiquement jamais cessé d'être l'ennemi, et ceci jusqu'à la fin de la guerre.