Jean-Marc Labat a écrit :
Il n'y a pas eu d'usurpation, il y a eu élection. Dans le même temps, le fils d'Hugues Capet, Robert, a été élu pour lui succéder,. L'élection deviendra fictive au fur et à mesure du temps, il y aura toujours jusqu'à Philippe Auguste un "rex designatus" afin qu'il y ait toujours un successeur au roi en charge. La trace de l'élection perdurera dans le cérémonial du sacre où les évêques pairs de France demandent à l'assistance s'ils acceptent celui qui est sacré pour roi. Peut être un lointain souvenir du roi hissé sur le pavois, mais plus certainement un souvenir de l'élection du 3 juillet 987.
C'est précisément pour faire oublier cette élection, qui rompait avec la dynastie carolingienne et a été perçue par certains comme une usurpation, que les premiers capétiens ont fait sacrer leur ainé de leur vivant pour asseoir à leur profit le principe d'hérédité.
L'installation d'une nouvelle dynastie n'allait pas de soi. Les historiens médiévaux, dès le Xe siècle, se sont attaché à justifier l’éviction de Charles de Lorraine, le dernier carolingien, pour légitimer les premiers capétiens. Car d'autres écoles historiques, comme celle de Sens, s'est attachée à voir en Hugues un vassal rebelle et un traître, et cette Historia Francorum Senonensis date du milieu XIe... et pendant tout le M.A, la figure du fondateur a fait l'objet d'écrits négatifs.
Philippe Auguste pourra se dispenser de faire sacrer son fils de son vivant, car la mère du futur Louis VIII, Isabelle de Hainaut descendait directement d'une fille de Charles de Lorraine... Certes c'est par les femmes que le sang carolingien remontait sur le trône mais bon...