Bonjour,
après avoir lu l'ensemble des très riches échanges sur le sujet, je viens apporter ma contribution.
Les questions initiales de Squalli étaient :
1) Dans toutes ces conditions, le choix de l'armistice était-il cohérent (rationnel dit le titre, ce que je préfère) ?
2) Si la France avait continué de se battre depuis ses colonies, peut-on imaginer des conditions d'occupation beaucoup plus brutales de la part des Allemands ?
Concernant la seconde question, non, je ne crois pas, Hitler voulait démilitariser la France (une armée de 100.000 hommes ou rien ne change pas grand chose) et les Allemands voulaient exploiter les richesses des pays occupés, ce qu'ils ont abondamment fait en France : 400 MF puis 500 MF par jour de frais d'occupation avec un change très défavorable, tentative de mettre la main sur les réserves d'or de la Banque de France, rachat à conditions très avantageuse de grandes sociétés françaises, industrie au service de la machine de guerre allemande, détournement en tous genres de produits et marchandises... La condition de la population n'étant un souci que tant qu'elle a une influence sur la production agricole et industrielle. Ni plus ni moins qu'en Belgique, par exemple, sauf erreur de ma part. Une occupation totale et une mise sous tutelle n'auraient pas changé grand chose pour la majeure partie de la population, on peut toutefois penser que les grèves de mineurs pour de meilleures conditions de travail et plus de nourriture n'auraient pas pu avoir lieu. L'absence de phosphate en provenance du Maroc aurait fait chuter la production agricole aggravant les pénuries (et le marché noir, certainement). Mais pas de STO possible puisque c'était une action du gouvernement français, il y aurait certainement eu des réquisitions mais probablement moins importantes ou pour travailler en France uniquement.
Je ne traiterai pas ce point plus avant, tout au plus mentionnerai-je que la dureté de l'occupation n'était probablement pas une préoccupation majeure des protagonistes de l'époque, quand bien même les tenants de l'armistice et ensuite de la collaboration en ont fait une défense de leur action.
Concernant le choix de l'armisticePour les personnes qui le défendaient, l'armistice était-il un choix rationnel ?
Tout d'abord Weygand. Il sait que la bataille est perdue et pense que la continuation de la lutte dans l'Empire est illusoire (le premier point est exact et évident, il faut donc étudier le second).
Il considère que l'Armée n'a pas failli et que ce sont les politiques et la société qui sont responsables de la situation (sur ce point, je suis en total désaccord mais là n'est pas le sujet, encore que l'honneur de continuer le combat dans des conditions extrêmes surpasse largement le déshonneur de capituler ailleurs pour le permettre).
Il refuse donc que l'Armée capitule et exige un armistice, ce qui implique une cessation totale des hostilités.
Accessoirement, il craint pour l'ordre établi en cas de prolongation des combats. Sur ce dernier point, il est plus que douteux que les Allemands auraient permis l'installation de soviets en France, il s'agit bel et bien d'un fantasme.
Si la défense de l'Empire est effectivement impossible, alors son choix est le bon... sauf que si la continuation de la lutte permet d'affaiblir suffisamment l'Allemagne pour amener ou aider à la victoire finale, ce choix est quand même mauvais.
Nous devons donc étudier la possibilité de continuation du combat et ses possibles ou probables conséquences
teles qu'elles pouvaient être perçues à l'époque.
C'est ici que LCL_511 pose que la résistance en AFN aurait incité Hitler à s'intéresser plus au théâtre méditerranéen et lui faire repousser le déclenchement de Barbarossa d'un an, permettant à l'Allemagne de la lancer dans de bien meilleures conditions et, ce faisant, d'obtenir de meilleurs résultats qui auraient abouti à une prolongation de la guerre.
Je dis tout de suite que je ne suis pas convaincu par cette hypothèse et cette analyse, je développerai plus tard.
Les deux autres grandes tendances des tenants de l'armistice étaient Pétain et Laval.
Pétain est un politique qui recherche le pouvoir, un pouvoir fort à l'opposé de la République, le modèle national-socialiste allemand semble très bien lui convenir et il est prêt à tout pour y parvenir. Pour lui, le choix de l'armistice est cohérent, encore que... j'y reviendrai.
Tout comme il l'est pour Laval qui est passé de pacifiste à anti-guerre à tout prix. S'ajoute ici aussi la soif du pouvoir et tout est prêt pour les plus viles compromissions. Ici aussi, choix cohérent.
Les opposants à l'armistice pensaient pouvoir continuer la lutte avec quelques chances de succès. Voyons leur point de vue.
L'Afrique du nord pouvait-elle être défendue contre les Italiens et les Espagnols (je ne rentrerai pas dans la discussion de savoir si Franco y serait allé ou non, il faut considérer le pire des cas comme ce fut fait à l'époque, il faudra toutefois étudier quand et comment l'Espagne serait éventuellement entrée en guerre).
Ordres de batailleLes ordres de bataille rappelés par LCL_511 sont fort détaillés, je n'y reviendrai que pour nuancer ou préciser quelques points.
OdB français :viewtopic.php?p=581926#p581926et suivants
OdB italien :viewtopic.php?p=581933#p581933OdB espagnol :viewtopic.php?p=581936#p581936Inventaire AdA AFN :https://atf40.1fr1.net/t399p50-uchronie ... e-rend-pas1) Il n'a pas été fait mention de l'artillerie lourde sur voie ferrée, présente côté français en AFN, dix canons de 240, mais qui semblent en dépôt à l'époque. Rien de tel au Maroc espagnol ou en Libye.
2) il faut compter les troupes en Grande Bretagne, celles issues du CEFS ayant combattu à Narvik et non encore rapatriées en France :
- 27eDBCA (12e BCA, 6e BCA)
- 13e DBLE (I et II)
- 342eCACC (12 H39)
- II GACC/10e RATT (2 batteries de 75 TTT)
plus un peu moins de 20.000 hommes évacués par l'opération Aerial.
3) Il faut compter les forces britanniques et françaises en Égypte ou au Levant, le GFML (groupement des forces mobiles du Levant) compte 3 divisions d'infanterie, une brigade d'infanterie de montagne polonais et il y a deux bataillons de chars (90 x R35), un escadron d'automitrailleuses, un GC (MS 406), un GB (Glenn 167) au Levant. En l'absence d'opération dans les Balkans, toutes ces forces vont fatalement se retrouver sur la frontière égypto-libyenne.
4) L'aviation ne peut pas compter sur une maintenance durable des appareils de construction française bien que les AIA (Atelier industriel de l'Air) d'Algérie et du Maroc étaient là pour les entretenir et que bon nombre de D.520 étaient neuf, avec un potentiel de cent à deux cents heures, ils peuvent tenir deux mois d'opération à deux heures par jour en moyenne. En revanche, les avions américains (Curtiss H-75 (P 36) et bientôt H-81 (P 40), Douglass DB-7, Glenn Martin 167F, Vought V-156 puis Douglass SBD Dauntless) n'ont pas ce problème puisque les pièces détachées sont reçues au Maroc.
5) Les performances des appareils italiens ne tenaient pas la comparaison avec ceux de l'AdA. Il faut rappeler que les premiers G.50 (qui ne fait que 470 km/h) n'arrivent en Libye que le 27 décembre 40, les Macchi C.200 (507 km/) qu'en avril 41. Il est douteux que la Reggia Aeronautica fasse beaucoup mieux dans cette uchronie, les forces aériennes libyennes resteront donc totalement surclassées par celles de l'AdA.
6) La réception de 1.000 canons de 75 avec leurs munitions (1.000 coups par pièce) aurait permis de mettre sur pied 13 régiments d'artillerie (trois groupes de trois batteries à quatre pièces plus une batterie = 76 pièces).
7) L'écartement différent et le triste état du réseau ferré espagnol rendent l'acheminement de canons de siège de gros calibre dans la péninsule par les Allemands extrêmement improbable.
Renforcements possiblesArmée de terrePartons sur l'hypothèse la plus restrictive d'une soixantaine de millier d'hommes (hors CEFS) en provenance de France et de Grande Bretagne sans matériel lourd (armement individuel uniquement et éventuellement mitrailleuses et mortiers), une priorité à la DCA aurait quand même sans doute pu permettre d'en évacuer quelques batteries. Une partie de ces troupes aurait été composée de spécialistes (char, artillerie...) ou de soldats ayant vu le feu, en particulier en Grande-Bretagne. Ces hommes, outre les échelons roulants de l'Armée de l'Air, auraient servi à compléter les unités existantes en tant que de besoin, en sus des régiments d'artillerie qui pouvaient être créés.
Bien que maintenant sous la menace d'une invasion par la Wehrmacht, la Grande Bretagne, qui avait besoin de sécuriser l'Égypte et le canal de Suez, aurait pu envoyer deux ou trois divisions d'infanterie en AFN en échange des trois divisions françaises transférées en Égypte en provenance du Levant. La suppression de la menace en AFN vaut bien ça et l'engagement de ces troupes au Maroc soulagerait Noguès et permettrait de les rapatrier rapidement si l'urgence s'en faisait sentir.
AviationIl restait quelques unités de l'AdA qui auraient pu traverser la Méditerranée :
GC III/7 sur D.520 à Toulouse - Francazal
un ou deux autres GC pouvait être rééquipé en D.520 si Toulouse ne tombait pas avant deux semaines.
Les GC sur MB 152-155 auraient pu traverser (quelques Bloch l'avaient fait) mais leur effectifs auraient été fortement réduits suite aux combats :
GC GC II/1
II/6
I/8
II/8
I/9
II/9
II/10
III/10
Les GC sur MS 406 auraient pu fournir des pilotes et des échelons roulants mais il n'était pas nécessaire de tenter de faire traverser les avions :
III/1
I/2
II/2
I/6
Il restait 4 GB sur LeO 451 :
I/12
II/12
I/31
II/31
Les deux GB sur Amiot 143 auraient pu donner des équipages, les avions pouvaient traverser par eux-même en emmenant des hommes du train roulant.
I/38
II/38
Cinq GBA sur Br 693 avaient l'allonge pour évacuer en AFN
II/35
I/51
II/51
I/54
II/54
Quatre GR sur Po 63.11 pouvaient également traverser
I/14
II/14
II/22
II/55
En cas de continuation de la lutte en AFN, les Britanniques se seraient peut-être séparés de quelques Squadron de Gladiator mais certainement pas de Hurricane et encore moins de Spitfire. Pour dépassés qu'ils soient, ils auraient pu tenir leur rang en Libye comme ils l'ont fait à Malte. Ils renforceront surement Malte plus tôt, ce qui aidera l'AdA et l'aéronautique navale dans ce coin.
Support - RééquipementsArmée de terreConsidérant qu'il sera difficile de recréer plus de deux divisions en AFN à court terme (disons la 2e DIM au Maroc à partir des éléments restants et une autre DI avec les troupes issus de métropole), les besoins urgents en matériel concernent de l'artillerie (seront couverts par les 75 américains en attendant des 105 ou 155), de l'armement individuel pour les nouvelles troupes (des fusils et armes automatiques et leurs munitions sont en cours d'acheminement), des moyens de transport (General Motor construit pour l'armée française le ACKWX (modèle 1939) qui sera modifié pour donner en 1941 le fameux GMC) et de transmission, de la DCA, des chars.
Si l'ensemble du matériel nécessaire pour équiper ou rééquiper (ne serait-ce que pour des questions d'approvisionnement en munitions, pour augmenter la mobilité ou doter les unités de radios) les GU existantes ou en création ne va pas poser un problème fondamental, le cas de la DCA et des chars est à part. Les États-Unis ne disposent d'un char correct que depuis mai 1940, le M2A4 light tank (11,6 t, canon de 37, blindage 25 mm, 58 km/h sur route) très comparable aux chars légers modèle 35 ou 38 tchécoslovaques mais plus rapide, il donnera naissance au M3 Stuart puis M5.
Le M2A4 venant juste d'entrer en fabrication (365 exemplaires produits de mai 1940 à mars 1941 soit une moyenne d'une trentaine par mois), les discussions risquent d'être âpres. Mais, après avoir vu les résultats des engagements de la campagne de France, le M2A4 est considéré comme trop peu protégé et l'évolution vers le M3 Stuart (blindé à 38 mm, 1,5") est lancée pour une production qui débutera en mars 1941. Si les Français financent une ligne de construction, il est fort possible qu'ils puissent en obtenir dès l'automne en provenance de la production en cours.
Il a été précédé par des modèles équipés de mitrailleuses (12,7 et 7,62) dont l'achat ne devrait pas poser de problème, un certain nombre pouvant être modifiés en M2A4 en recevant une tourelle munie du canon de 37 ou en être débarrassé pour recevoir un canon de 75 comme certains camions le furent pour la campagne de Libye.
M2A1 : 17 exemplaires
M2A2 : 239 ex.
M2A3 : 72 ex.
M2 AT : prototype sans tourelle embarquant un canon de 47 automatique, abandonné à cause du faible pouvoir de pénétration.
Comptons à minima sur une cinquantaine de M2A2 plus une vingtaine à une trentaine modifiés en M2 AT 75, cette modification pouvant être faite en AFN. L'objectif étant de tous les transformer à terme en M2 AT 75 pour donner de la mobilité à l'artillerie, trois ou quatre régiments peuvent ainsi être totalement motorisés, si la solution est satisfaisante, la relance de la production de caisses de M2 peut permettre de motoriser une douzaine de régiments.
Pour la DCA, il faudrait des centaines de tubes de 20 mm, de 40 mm et des dizaines de canons lourds (75 à 95 mm), il n'est pas sûr que les États-Unis aient les moyens d'en produire autant en peu de temps ni qu'ils acceptent facilement d'en céder à part des 3" (76,2 mm) datant de la Première guerre mondiale qui sont remplacés à partir de 1938 par des 90 mm M1. Il faudrait également voir à partir de quand la production de Bofors 40 mm a pris son essor aux États-Unis ou si quelques 37 mm M1A2 auraient pu être fournis. Les Britanniques en ayant aussi désespérément besoin, la pénurie restera quand même de mise.
Marine NationaleLes arsenaux de Bizerte et Mers-el-Kébir vont permettre de supporter la flotte pendant quelques mois, il n'y a pas de besoin urgent sauf à renforcer la DCA mais ce ne sera pas possible avant un an au moins. Les Britanniques pourraient fournir quelques radars.
Armée de l'AirLes commandes en cours aux États-Unis étaient destinées à équiper une bonne part de l'Armée de l'Air en France métropolitaine. Considérant le front beaucoup plus étroit et la bien plus faible menace, les besoins en AFN auraient été correctement couverts en intégralité. Ce point est à nuancer du fait des spécificités françaises demandées : armes, viseurs, instruments... Il aurait rapidement fallu passer à des appareils 100 % standard américain pour ne pas avoir à les mettre au niveau opérationnel, pouvoir les maintenir et les ravitailler. La cannibalisation aurait sans doute été nécessaire pour permettre de faire la soudure.
Il arrive quand, mon colis ? Récapitulatif des commandes d'avionsIl y a 131 Curtiss H-75 livrés à la commission d'achat mais non encore arrivés en AFN, 17 sont en route sur le Béarn et la Jeanne-d'Arc, ces appareils, pouvant équiper plus de 3 GC, peuvent être mis en service en un mois... sous réserve de la cannibalisation évoquée, il s'agit donc d'appareils de remplacement et qui ne peuvent permettre d'équiper de nouvelles unités.
Sont en cours de fabrication sur les commandes en cours et devraient être livrés à court terme (mais le retour aux standards va faire perdre un à deux mois) :
Chasseurs150 x Curtiss H-75
230 x Curtiss H-81 (livrés à la GB en septembre, octobre)
81 x Grumman G-36A (F4F Wildcat, livrés historiquement à la GB à partir de juillet)
10 x Grumman G-36A (F4F Wildcat, commande belge prise en compte par la France)
Reconnaissance - bombardement49 x Glenn Martin 167F
Bombardiers moyens100 à 170 x Douglas DB-7 (livrés à la GB en août)
Bombardiers en piqué50 x Chance Vought 156
50 x Curtiss SBC-4 Helldiver (retirés des stocks de l'USN, 44 en route sur le Béarn)
Bombardier d'assaut93 x Northrop A-17 / Douglas DB-8 (retirés des stocks de l'USAAC)
Entraînement76 x North American NA-64
Liaison38 x Stinson 105 (en route sur le Béarn)
À plus long terme, les commandes en cours étaient :
Chasseurs258 x Curtiss H-81
140 x Curtiss H-86 (seront historiquement fabriqués en H-87, P-40 amélioré, pour la GB)
200 x Bell 14 (P-39 Airacobra)
Reconnaissance500 x Lockheed L-322 (P-38 Lightning)
Reconnaissance - bombardement150 x Glenn Martin 167F
230 x Brewster 340 (SB2A Buccaneer)
Bombardiers moyens600 x Douglas DB-7
Bombardiers lourds170 x Consolidated 32 (B-24 Liberator)
Bombardier d'assaut
400 x Martin 187 (A-30 Baltimore)
200 x Vultee V-72 (A-31 Vengeance)
Surveillance40 x Consolidated 28-5MF (PBY Catalina)
Entraînement30 x North American NA-64
450 x North American NA-76 (AT-6 Texan)
DiversLes équipements radar (DEM, détection électro-magnétique) expérimentaux existant à Toulon pourront être déménagés en Tunisie. Ayant une portée pratique de 135 km (les échos de la Corse, à 200 km, étaient même gênants pour la lecture), la surveillance du canal de Sicile et jusqu'à la Sardaigne est possible.
Avions américains commandés par la France
https://atf40.1fr1.net/t396-commandes-f ... etats-unishttps://deuxiemeguerremondia.forumactif ... -la-franceParlons gros sous - L'OrLa France disposait de 1.770 à 2.500 tonnes d'or (les sources sont variables) en 1940 (deux à trois milliards de dollars de l'époque, 90 à 130 milliards de francs 1940). S'y ajoutent 230 à 290 tonnes en provenance de Belgique, Pologne et Luxembourg, l'or belge (~250 millions de dollars) sera historiquement renvoyé aux Allemands par Vichy, la France remboursera la Belgique après-guerre. Un P-51 coûtait 50.000 $, soit 200 appareils pour un million, un M4 Sherman valait sensiblement la même chose et un M2A4 light tank moitié moins (20.000 $), un Martin B-26 Marauder 80.000 $ à 140.000 $. Avec 30 millions, soit 1,5 % du total des réserves, il y a plus que largement de quoi équiper 2 divisions blindée (2 x 200 x M2A4 + 25 % = 10 M$) plus 3 GC (3 x 34 x P-40 (au prix d'un P-51) + 20 % = 6 M$) et 3 GB (3 x 18 x DB-7 (au prix d'un B-26) + 30 % = 5,5 M$), il y a encore 8,5 M$ pour le reste du matériel et les munitions.
À noter que le même calcul fait avec les 250 M$ de l'or belge non "restitué" aurait coûté au 3e Reich de l'ordre de l'équivalent de 10 PzD (200 x Panzer IV (au prix d'un M4) + 25 %), 12 JG (36 x Bf 109 (au prix d'un P-51) + 20 %) et 8 KG (36 x He 111 (au prix d'un B-26) + 30 %) ! De quoi sérieusement diminuer les forces dédiées à Barbarossa.
Stock d'or Banque de France
http://archives.investir.fr/2007/jdf/20 ... is-en-.phphttps://www.39-45.org/viewtopic.php?f=50&t=52322https://numerique.historia.fr/interview ... -de-francehttps://www.agoravox.fr/tribune-libre/a ... -la-124458Conversion de devises historiques
https://www.historicalstatistics.org/Cu ... erter.htmlPrix M2A4 light tank
http://www.tankarchives.ca/2015/12/ligh ... ng-up.htmlPrix M4 Sherman
https://en.wikipedia.org/wiki/M4_ShermanCommandes d'avions américains
https://books.openedition.org/igpde/2026Prix P-51
https://en.wikipedia.org/wiki/North_Ame ... 51_MustangPrix B-26
https://en.wikipedia.org/wiki/Martin_B-26_MarauderPrix Flower Class (220.000 $)
https://www.theboltonnews.co.uk/news/59 ... -corvette/Prix Tacoma Class (2,3 M$) (1.450 t, 3 x 76 mm, 2 x double 40 mm AA, 9 x 20 mm AA...)
http://www.pwencycl.kgbudge.com/T/a/Tacoma_class.htmPrix Iowa Class (100 M$)
https://en.wikipedia.org/wiki/Iowa-class_battleshipPrix Lexington Class (28-45 M$)
https://en.wikipedia.org/wiki/Lexington ... ft_carrierPrix Essex Class (66-78 M$)
https://en.wikipedia.org/wiki/Essex-cla ... ft_carrierOffensives italienne et espagnolesJe souscris à l'analyse de LCL-511 disant que ni l'Italie en Tunisie ni l'Espagne au Maroc n'avaient les moyens de percer les défenses françaises.
Le cas du Maroc est toutefois un peu plus délicat que celui de la Tunisie car la ligne de front est bien plus longue, la disproportion de forces plus flagrante et il n'y a pas d'équivalent de la Ligne Mareth. Sept ou huit divisions contre trois (je compte une division dans l'Oranais qui était un objectif de Madrid).
Cependant, il y a 50 km de Nador à la frontière puis 250 km pour Oran dans des terrains allant de semi-désertiques (voir localement désertiques) à semi-arides avec à peu près aucune couverture forestière. Avec une progression de 15 km par jour, il y en a pour plus de deux semaines sans aucune possibilité de se soustraire aux attaques de l'aviation.
Sur la façade atlantique, c'est plus difficile car il n'y a que 150 km de la frontière à Rabat, soit une dizaine de jours au même rythme, et le couvert végétal est plus dense avec des forêts de place en place (il faudrait voir tout de même l'état à l'époque, ça a pu changer en 80 ans). Mais il y a 100 km de Tanger à la Frontière et plus encore à partir de Ceuta et une bonne partie de la route est à proximité de la côte, à portée de canon des grosses unités de la Marine nationale.
Dans les deux cas, avec des unités faiblement motorisées et avec de faibles défense anti-aérienne, l'attaque se serait probablement rapidement soldée par un coûteux échec.
Une infiltration d'une petite force vers Fès via le Rif aurait toutefois été plus difficile à contenir et aurait perturbé les liaisons entre la façade Atlantique et l'Algérie.
Noguès avait donc raison de dire qu'il pouvait défendre l'AFN même si ses prétentions de lancer une attaque préventive contre le Maroc espagnol était parallèlement certainement vouées à l'échec.
Si nous nous arrêtons là, nous pouvons dire que Weygand n'était pas rationnel en exigeant un armistice au prétexte que la lutte dans l'Empire était perdue d'avance. Mais si les Allemands s'en mêlent ?