Narduccio a écrit :
Non seulement la finalité n'est pas la même, mais le mode de redistribution est différent. Dans le premier cas, on va faire travailler des artisans locaux ou pas, et on emploi des matériaux qu'il va falloir extraire ou mettre en œuvre. Dans le second, l'argent et les terres redistribuées doivent servir à la vie quotidienne des moines ou des moniales qui seront ainsi libre de prier pour l'âme des défunts. C'est la mise en valeur des terres concédées qui vont finir par donner les moyens aux monastères de se construire des monuments luxueux ou de mettre en place des pèlerinages.
Le premier mode est proche de l'évergétisme, on donne publiquement de manière à être nommés et à montrer qu'on est un membre influent de la communauté.
Tout-à-fait, d'autant plus que dans le premier mode, cela peut concerner des oeuvres caritatives : en plus des hôpitaux, cela peut être le rachat des prisonniers des barbaresques -la rescate - ou l'organisation de la logistique des croisades dans le cas des dons au Temple - ce qui était bien vu comme un service public au Moyen Age... , ou la construction de ponts, comme l'
Ordre des Frères Pontifes, que je viens de découvrir.
Dans le cas de dons à une église ou une cathédrale, la rétribution était d'être enterré dedans, avec sa stèle pour rappeler aux passants la piété et la générosité du donateur.
On voit qu'effectivement, la frontière peut être mince entre les capitaux qui sont redistribués et ceux qui demeurent finalement dans les milieux aisés, car les messes donnés à la mémoire d'un défunt ne nourrissent que les officiants - et à la rigueur les fabricants de cierges