Note: il fallait lire
GustavedeBeaumont a écrit :
...et que l’Inde était un des pays les plus pauvres *du monde en 1947.
_
Dupleix a écrit :
GustavedeBeaumont a écrit :
Les Anglais auraient parfaitement pu étendre dans leur propre colonie l'importation des machines qu'eux-mêmes utilisaient, la machine à filer de Hargreaves et le métier à tisser d’Arkwright, deux piliers de l'industralisation britannique, qui ont achevé la compétitivité indienne.
Je ne sais pas si on peut dire que « les Anglais auraient parfaitement pu ». Manifestement, cela n’a pas eu lieu, c’est donc qu’il y avait
des freins, et il serait intéressant de savoir lesquels et quel a été le rôle des différents acteurs (industriels, financiers, consommateurs, gouvernement). L’article de Claude Markovits laisse entendre qu’après une période de protectionnisme face à des produits de meilleure qualité (au XVIIIème siècle), c’est la compétitivité des textiles du Lancashire qui leur a permis de concurrencer les tissus indiens, et dans ces conditions je ne vois pas trop pourquoi les industriels britanniques auraient fait l’effort d’investir en Inde, avec des difficultés qu’a relevées Lampsaque, alors que leurs affaires marchaient bien.
Les deux machines citées ne nécessitaient pas des armées d'ingénieurs comme l'imagine Lampsaque; elles nécessitaient de la main-d'oeuvre bon marché. On parle de machines rudimentaires mais qui ont permis un essor de l'industrie du coton.
Au XIXe siècle, deux pays produisent principalement le coton: l'Inde et les Etats-Unis. Les Etats-Unis, indépendants, ont utilisé ces machines avec la main-d'oeuvre esclave. L'Inde ne les a pas utilisées car l'Empire britannique qui contrôlait cette colonie ne voulait pas et n'a pas permis pas la transformation du coton en Inde. Des épisodes sont rapportés où les britanniques coupaient les pouces des tisseurs pour ne pas qu'ils puissent tisser. La compétitivité des produits du Lancashire, comme vous dites, n'était due qu'à ces machines, et aux tarifs douaniers entièrement dirigés par la volonté britannique de ne cantonner l'Inde qu'à produire des matières premières non transformées: coton, thé, opium. Par la force.
Les fameux chemins de fer "bénéfiques" n'avaient pour but que d'amener ces produits le plus efficacement possible vers les côtes pour les envoyer en Europe, et d'amener le plus efficacement possible des troupes pour mater les réfractaires.
Artigas a écrit :
la transformation de l'Inde de pays exportateur en pays importateur de produits manufacturés a été analysée par l'école historique nationaliste indienne à la fin du XIXe siècle comme une "désindustrialisation" et inscrite au passif de la colonisation britannique.
Nous en parlions page précédente. Cela a commencé avec "l'école nationaliste indienne", et cela continue avec les recherches historiques actuelles. J'ai cité deux contradicteurs: Niall Ferguson (pro-colonialiste) et Mr. Tharoor (qui le réfute et confirme la désindustrialisation).
Voici une conférence sur ce sujet à l'Université d'Edimbourg:
https://www.youtube.com/v/OB5ykS-_-CI