Citer :
les coalisés n'avaient pas comme projet de changer le régime de la France et auraient pu tolérer le maintien de Napoléon, si celui-ci avait renoncé à ses rêves d'hégémonie.
Ce n'est pas vraiment la réaction qu'ils ont eue en mars 1815, malgré les proclamations pourtant rassurantes de Napoléon.
Quant à 1814, la France étaient envahie et les coalisés souhaitaient que Napoléon quitte le pouvoir.
Il est bien certain qu'en 1813, alors que la France napoléonienne était encore forte et menaçante, les coalisés n'aient pas eu cette idée. Tout dirigeant doit faire preuve de pragmatisme et force était de constater que depuis 1796, ils s'étaient fait vaincre les uns après les autres et à plusieurs reprise par Bonaparte.
Mais en avril 1814 la messe était dite pour Napoléon, les "alliés" sont dont en position de force et se mêlent de la nature du régime en France.
Citer :
Pour ce qui est du régime français, chaque puissance avait son idée
Oui, mais ils ne voulaient - je parle du printemps 1814 pas d'avant (puisque le fait de composer avec une situation géopolitique différente de celle du début des guerres révolutionnaires avait tempéré les objectifs des monarchies européennes quant à la question du régime politique en France) - ni de Napoléon, ni d'une République.
Donc, il ne faisait pas grand mystère de qui - apprécié ou pas - allait occuper le trône de France.
Enfin, la formation de la Sainte-Alliance ne laisse pas l'ombre d'un doute sur ce qu'espéraient ces monarchies coalisées : il faut un régime "ami" en France, hostile aux idéaux révolutionnaires, capable de les aider à abattre tout pouvoir s'en réclamant en Europe.
Ainsi, penser que quelqu'un d'autre que Louis XVIII dispose du pouvoir en France, une fois Napoléon écarté, est de la pure fiction - la carte Bernadotte est une lubie (rapidement oubliée) d'Alexandre, visiblement soufflée par Talleyrand (que n'a-t-il pas combiné celui-ci...).
Enfin, la défection de Marmont ne change pas fondamentalement les choses, puisqu'elle n'est connue qu'après l'abdication de Napoléon. De toute manière c'était déjà une exigence préalable - Alexandre aurait simplement accepté que l'Aiglon succède à son père (on se demande bien comment à cet âge...), mais l'exemple de la Russie n'est pas forcément le meilleur : de tous les Etats en guerre contre la France depuis 1792, c'est sans doute le seul qui l'a été le moins longtemps et dont les exigences étaient les moins élevées.