Je réagis un peu tard à votre question, mais je confirme, c'est un très bon ouvrage, souvent cité sur le forum.
Un de mes passages préféré est celui-ci (je trouve d'ailleurs qu'il semble convenir à ce que vous recherchiez) :
Citer :
D'une part, les objets de l'histoire sont toujours pris dans des contextes, et ce que l'historien en dit est toujours référé à ces contextes. [...] L'impartialité de l'historien résulte d'une double attitude, morale et intellectuelle. Morale d'abord : de Seignobos à Marrou, tous les auteurs qui ont écrit sur l'histoire ont tenu un discours éthique. Ils ont insisté sur la nécessité pour l'historien de prendre en compte la position de tous les acteurs, de faire preuve d'honnêteté intellectuelle, de mettre entre parenthèses leurs propres opinions, de faire taire leurs passions, et pour cela de s'efforcer à d'abord d'élucider et de dépasser leurs implications personnelles.
Mais, l'appel à l'honnêteté et à la rigueur est aussi d'ordre intellectuel. C'est d'abord le choix d'une posture intellectuelle, et non morale et politique. S'il vise l'impartialité, l'historien doit résister à la tentation de faire servir l'histoire à autre chose qu'elle-même. Il cherche à comprendre, pas à faire la leçon, ou la morale. [...]
De toute manière ce genre d'historiens sont rapidement déconsidérés par leurs collègues."
Antoine Prost, Douze leçons sur l'histoire, pp 288-289