Duc de Raguse a écrit :
Ce n'est pas parce que le roi n'a pas dit entre la fin de l'année 1788 et le 5 mai 1789 comment le vote allait se dérouler, qu'il souhaitait nécessairement changer la pratique ancestrale du vote par ordre, rappelée d'ailleurs par le Parlement en 1788.
Il ne faut écarter aucune hypothèse. On ne sait pas si Louis XVI voulait absolument éviter le vote par tête.
Pourquoi le roi aurait-il eu peur d'un vote par tête ? Aurait-il pensé que le pouvoir royal était menacé par les ambitions des députés du Tiers ? Pourtant les cahiers de doléance n'avaient exprimé aucune hostilité envers le roi. Les applaudissements le 5 mai 1789 prouvent bien que les députés avaient de la sympathie pour le roi. S'il est vrai que le discours de Necker a déçu l'auditoire, celui du roi a suscité l'enthousiasme.
Duc de Raguse a écrit :
Cobalt a écrit :
Ayons le courage d'admettre que les sciences sociales ne sont comparables ni aux sciences de la nature (chimie, physique, biologie, astronomie, etc.) ni aux sciences formelles (mathématique, informatique, géométrie, etc.).
Les sciences historiques se fondent tout de même sur une démarche scientifique (étude critique des sources et leur analyse comparative) que vous balayez ici.
Je ne balaye rien du tout. Je dis simplement qu'il ne faut écarter aucune hypothèse.
Duc de Raguse a écrit :
Cobalt a écrit :
Le 5 mai 1789, Necker est resté évasif sur le mode de vote. Il a dit qu'il n'était pas favorable au vote par tête, mais il n'a pas dit non plus qu'il fallait impérativement éviter ce type de vote. Il y a donc une « situation de floue » pour paraphraser Nebuchadnezar.
Encore une fois le "flou" ne se rencontre que dans l'esprit de députés qui attendaient changements et réformes.
Je considère que les députés du Tiers n'avaient pas une volonté de tout changer pendant les premiers jours des Etats généraux.
Qui aurait osé parier que les députés allaient prononcer un serment révolutionaire (jeu de Paume) quelques semaines après le début des Etats généraux ?
Par exemple, Malouet ou Mounier auraient-ils fait un tel pari ?
Les encyclopédies et les manuels scolaires mentionnent le serment du jeu de Paume sans jamais préciser si cette initiative était prévisible.
Nebuchadnezar a écrit :
Après la constitution sauvage de l'Assemblée Nationale et le serment du jeu de paume, le roi propose des concessions lors de la séance du 23 juin 1789 : vote par tête dans les affaires d'intérêt général, mais vote par ordre, sur certains critères réservés, en particulier les « droits antiques et constitutionnels des trois ordres, l'organisation des futurs États généraux, qui seront périodiques, les propriétés féodales et seigneuriales, les privilèges honorifiques. » et il conclut par « Je vous ordonne, Messieurs, de vous séparer tout de suite et de vous rendre demain matin chacun dans les chambres affectées à votre ordre pour y reprendre vos séances. » (je cite Wikipedia).
Mis au pied du mur, Louis XVI a exprimé sa position : il voulait voir trois têtes, et ce dans l'objectif affiché de bloquer toute remise en cause de la société.
Pouvez-vous certifier que cette réaction de Louis XVI n'est pas une conséquence des événements que vous mentionnez :
constitution de l'Assemblée Nationale et le serment du jeu de paume ?
Si les députés du Tiers étaient restés « modérés », comme ce fut le cas pendant les premiers jours des EG, Louis XVI aurait-il eu cette réaction intransigeante ?
Duc de Raguse a écrit :
Devait-il rappeler publiquement que les votes allaient se produire selon la tradition, depuis les premières réunions de ces Assemblées, c'est-à-dire depuis Philippe le Bel ?
Si le comte d'Artois était roi de France en 1789, il aurait probablement rappelé publiquement que les votes allaient se produire selon la tradition.
Je me demande pourquoi le roi voulait absolument doubler le Tiers état si le vote par tête devait être catégoriquement exclue. Ce n'est pas très logique.
Duc de Raguse a écrit :
Devait-il rappeler publiquement que les votes allaient se produire selon la tradition, depuis les premières réunions de ces Assemblées, c'est-à-dire depuis Philippe le Bel ? Bien entendu que non.
Il n'est pas évident de savoir quelles étaient les intentions de Louis XVI quand il a pris sa décision de convoquer les Etats généraux.