Pierma a écrit :
Pendant des siècles la bataille a été préparée, on disposait les troupes face à l'ennemi, puis on lâchait tout et que le meilleur gagne. Puis peu à peu, on a commencé à voir des gens de guerre ou des généraux opérer des modifications, ou des manoeuvres, PENDANT la bataille.
J'aimerais discuter plus ce point de vue. Je ne suis pas sûr qu'il ait existé une bataille non conduite. Avons-nous des sources ?
Nous avions vu que dans l'Antiquité, toutes les armées se battaient en formation. Je ne vois pas pourquoi cela n'aurait pas été le cas dès qu'on arrive à rassembler une masse d'hommes, car le principe : attaquer groupé => créer un surnombre local, ou au moins éviter un sous-nombre, paraît à la portée du guerrier le plus primitif. Et dès qu'il y a formation, il est facile d'imaginer qu'il y a forcément conduite, même fruste et improvisée.
Le chef est là pour lancer la charge et certainement la guider. Il devait avoir encore des choses à faire : une masse doit fatalement se scinder en petits groupes qui ne se battent pas au même rythme et font des pauses : le corps à corps qu'on voit à longueur de films n'est tenable que quelques secondes. Ils doivent donc être relancés à l'assaut. A la fin, le chef peut aussi être celui qui lance la retraite, ou s'entend avec le chef adverse pour faire cesser les combats.
Dans la mesure où une des plus anciennes batailles, Kadesh, est incontestablement conduite - si on en croit Ramsès
je pense que la bataille "non conduite" n'existe pas.
Lorsque des peuples n'arrivent pas à rassembler des masses d'homme, ils peuvent toujours pratiquer la guerrilla, qui me semble la vraie forme primitive de la guerre. Il s'agit dans ce cas d'entretenir un climat d'insécurité sur le territoire de la tribu ennemie jusqu'à ce qu'elle cède ou déguerpisse.