gamelin a écrit :
Bonsoir,
Son ascension sociale fut prodigieuse. De simple ouvrier tanneur il est devenu président de la république après avoir passé les étapes d'une carrière politique hors-norme.
Félix Faure est le fils d'un entrepreneur aisé, qui a suivi une formation d'ouvrier tanneur pour devenir un négociant en cuir. Il a fait de bonnes études, y compris deux ans en Angleterre... Sa carrière politique des plus classiques sous la IIIe république, est celle d'un homme de la bourgeoisie locale qui suit le
cursus honorum de l'époque, le même qu'un Loubet ou un Fallières... Il se démarque un peu par le fait qu'il fut un des rares entrepreneurs de la république des avocats ... Mais Carnot fut ingénieur, Charles Dupuy agrégé de philo...
gamelin a écrit :
Il a réussi à sceller l'alliance franco-russe, évité une guerre avec l'Angleterre et, contrairement à des idées reçues, n'a pas cherché à étouffer l'affaire Dreyfus.
L'alliance est l'oeuvre des Ribot, Freycinet, Hanotaux ou Delcassé pour la France... Lui signe les traités, rencontre le Tsar mais son rôle ne me semble pas avoir été plus vaste que cela.
Quant à l'Affaire Dreyfus, il fait confiance à l'armée et à "l’autorité de la chose jugée", et n'intervient en rien... D'après Pierre Darmon, c'est en recevant le Prince de Monaco venu défendre la cause de Dreyfus en lui proposant sa médiation dans le cadre d'une entrevue avec le Kaiser qui devrait lui certifier l'innocence du capitaine, que Félix Faure aurait fait un coup de sang. Après avoir pris congés d'Albert de Monaco, il se serait écroulé sur le canapé de son bureau auprès de sa femme et de ses proches ( il aurait vu Mme Steinheil deux minutes, mais incapable de quoi que ce soit, serait retourné dans son cabinet).
gamelin a écrit :
Néanmoins, ce personnage mérite d'être connu car son mandat, en cette fin de siècle dernier, marque encore aujourd'hui, par ses passions et ses colères, notre époque.
J'ai plutot le sentiment que Billard, "providence des hommes politiques à réhabiliter" selon JP Chaline, s'est complu à justifier ses efforts au long d'un pavé de 1000 pages, en voulant faire de Faure un homme politique exceptionnel ce qu'il ne fut pas... Dommage , Clemenceau, Ferry ou Gambetta étaient déjà pris...