Inscription : 23 Déc 2004 19:02 Message(s) : 1428 Localisation : Généralité de Riom & Bourbonnais
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On se reportera aux 5 tomes de La Campagne de l'Empereur Napoléon en Espagne 1808-1809 par le commandant Balagny https://gallica.bnf.fr/services/engine/ ... .ascendingle Tome 4 La Course de Benavente la poursuite de La Corogne en particulier pour la campagne de l'Empereur dirigée contre les Britanniques dans le nord-ouest de l'Espagne les Britanniques se lanceront dans une fuite éperdue à travers l'Espagne pour se soustraire à l'avancée de Napoléon qui les conduira jusqu'à La Corogne - le "Dunkerque" Galicien des Britanniques « Une partie de mon armée marche contre celles que l’Angleterre a formées ou débarquées dans les Espagnes. C’est un bienfait particulier de la Providence, qui a constamment protégé nos armes, que les passions aient assez aveuglé les conseils anglais pour qu’ils renoncent à la protection des mers et présentent enfin leur armée sur le continent. Je pars dans ce peu de jours pour me mettre moi-même à la tête de mon armée et, avec l’aide de Dieu, couronner moi-même dans Madrid le roi d’Espagne, et planter mes aigles sur les forts de Lisbonne. »cette dérobade et cette mauvaise habitude de filer à l'anglaise exaspère l'Empereur frustré de ne pas donner une correction définitive aux habits rouges Point d’Anglais, mais bien des promesses et des assurances ; le jour où nous les trouverons sera un jour de fête pour l’armée française. Puissent-ils rougir de leur sang ce continent qu’ils dévastent par leurs intrigues, leur monopole et leur épouvantable égoïsme ! Puissent-ils, au lieu de 20,000, être 80,000 ou 100,000 hommes, afin que les mères de famille anglaises apprennent ce que c’est que les maux de la guerre, et que le gouvernement britannique cesse de se jouer de la vie et du sang des peuples du continent! Les mensonges les plus grossiers, les moyens les plus vils sont mis en œuvre par le machiavélisme anglais pour égarer la nation espagnole.
« La conduite des Anglais est honteuse ! Dès le 20 ils étaient à L'Escurial au nombre de 6000; ils y ont passé quelques jours... La confiance qu’ils avaient inspirée aux Espagnols était inconcevable; les uns espéraient que cette division irait à Somosierra, les autres qu’elle viendrait défendre la capitale d’un allié si cher. Mais tous connaissaient mal les Anglais. A peine eut-on avis que les troupes de l’Empereur étaient à Somosierra, que les troupes anglaises battirent en retraite L’animadversion générale se dirige contre les Anglais. Les paysans disent dans leur langage qu’à l’approche des Français les Anglais sont allés monter sur leurs chevaux de bois L’esprit des habitants du royaume de Léon est bien changé ; ils demandent à grands cris la paix et leur roi ; ils maudissent les Anglais et leurs insinuations fallacieuses; ils leur reprochent d’avoir fait verser le sang espagnol pour nourrir le monopole anglais et perpétuer la guerre du continent. la perfidie de l'Angleterre et ses motifs sont maintenant à la portée de tout le monde et n’échappent pas même à la pénétration du dernier des habitants des campagnes. Ils savent ce qu’ils souffrent et les auteurs de leurs maux étaient sous leurs yeuxles Espagnols étaient bien loin d'avoir des dispositions pour les Anglais contre les Français contrairement à ce qui est souvent écrit dans la littérature de la Guerre d'Espagne c'est une Histoire à rebours d'une piteuse campagne de l'Armée Britanniques jusqu'à être honnie par les Espagnols : le Maréchal Lefebvre écrit Déjà les habitants se plaignent de la mauvaise foi et de l’abandon des Anglais, qui leur avaient promis la défense de Madrid et des secours sans nombre. Je cherche à développer cette disposition de mécontentement envers les Anglais de la part des Espagnolsce dépit sera d'ailleurs croissant comme le constateront les Français Général Milhaud On a trouvé beaucoup de paysans qui rentraient dans leurs foyers, sans armes et sans uniforme; beaucoup avaient l’air nus ou n’avaient que des habits d’emprunt; on croit qu’ils avaient jeté leurs habits rouges crainte de passer pour Anglais. Nous avons remarqué dans nos courses que l’esprit des habitants et celui des curés paraissait monté contre les Anglais qui n’avaient pas envoyé les secours promis aux armées des insurgés.en traversant Lugo, les Français trouvèrent les rues et les écuries de la ville encombrées par les cadavres de plus de cinq cents chevaux abattus par les Anglais avant leur départ; la ville était, en outre, encombrée de débris de toutes sortes provenant d’affûts et de caissons brûlés, de chariots détruits, d’approvisionnements brûlés ; ou découvrit aussi dix-huit pièces de canon abandonnées provenant du parc de l’armée espagnole, ainsi qu’un magasin de fusils et d’effets d’habillement ; enfin l’hôpital de la ville contenait près de trois cents malades dont cent cinquante Anglais. La ville de Lugo était à moitié déserte, une grande partie de ses habitants l’ayant abandonnée pour éviter les mauvais traitements des Anglais qui avaient pillé beaucoup de maisons et détruit, suivant leur habitude, les fours et les moulins. Aussi les habitants de la Galice, indignés contre les Anglais, paraissaient assez bien disposés pour les troupes françaises, à tel point que l’évêque de Lugo vint au devant du maréchal Soult à la tête du clergé et d’une partie des habitants pour lui souhaiter la bienvenue. une armée britannique démoralisée et pillarde et la fameuse ivrognerie anglaise L’esprit de l’armée anglaise avait subi une dépression plus considérable encore que précédemment, depuis qu’elle avait quitté Astorga. D'une façon générale, les troupes se conduisirent d’autant plus mal qu’elles se trouvèrent plus éloignées de la queue de la colonne où les soldats furent en contact presque journalier avec les troupes françaises du 2e corps. Après l’affaire de Bembibre, sir John Moore fit exposer devant les régiments quelques malheureux ivrognes couverts de sang et mutilés qui avaient échappé aux cavaliers français; il pensait qu’ils serviraient d’exemple à leurs camarades, mais cette mesure ne fit que peu d’impression sur la troupe, tant la discipline de l’armée était relâchée; les soldats continuèrent à abandonner leurs rangs, et les maraudeurs poursuivirent le cours de leurs exploits, les officiers anglais avaient fait leur possible pour soutenir le moral de leurs hommes et leur donner le bon exemple, mais beaucoup d’entre eux commencèrent à se décourager lorsqu’ils virent que le général en chef se retirait toujours à grande allure sans essayer de combattre
Quand les divisions Hope et Baird eurent atteint Villafranca, le 1er janvier, des désordres aussi graves que ceux de Bembibre se produisirent dans cette ville (...) sourds à la voix de leurs officiers, ils enfoncèrent les portes des magasins et se livrèrent à un pillage général. Sir John Moore fit fusiller immédiatement, pour l’exemple, un des hommes qui avaient fracturé le magasin de rhum, mais rien n’y fit et, malgré les efforts des officiers pour retenir dans le rang les soldats, beaucoup de ces derniers s’esquivèrent et dérobèrent beaucoup de choses sous prétexte de les arracher aux flammes. Quelques-uns pénétrèrent de force dans les habitations, brutalisèrent et massacrèrent les habitants qui ne voulurent pas leur donner à boire. Aussi, lorsque les divisions reprirent leur marche le 3 janvier, quantité de soldats ivres-morts durent être abandonnés dans Villafranca.
en effet, les dragons du général La Houssaye purent y arriver sans encombre et n’y rencontrèrent qu’un assez grand nombre de soldais anglais ivres morts pour la plupart ou attardés à boire dans les caves. Le maréchal Soult écrit le 4 janvier « à tout instant on amène des Anglais qu’on prend dans les caves ou mort-ivres dans les greniers. » L’armée anglaise avait évacué la ville pendant la nuit avec l’intention de franchir le col de Piedrafita pour parvenir rapidement à Lugo. Les habitants donnèrent aux Français, avec beaucoup de bonne volonté, de nombreux renseignements sur les mouvements de l’armée anglaise, car ils étaient exaspérés contre leurs alliés qui, disaient-ils, brûlaient et pillaient partout où ils passaient, maltraitaient les habitants, risquaient d’affamer le pays en détruisant les fours et les moulins sous prétexte d’empêcher l’armée française de les utiliser ; aussi, pour tirer vengeance de toutes ces vexations, les Espagnols commençaient-ils à massacrer les traînards de l’armée anglaise ou à les livrer aux Français. Pendant la journée du 2 janvier, la cavalerie française s’avança sur Bembibre où elle trouva plusieurs centaines de fantassins anglais qui s’étaient attardés dans la ville dont ils encombraient les rues ; la plupart de ces hommes étaient ivres au point de ne pouvoir continuer leur chemin; les uns gisaient immobiles sur la route, et les autres marchaient à grand’peine en titubant à chaque pas. Lorsque Napoléon avait quitté Benavente, le 1er janvier, pour marcher sur Astorga, il s’était fait suivre de toutes ses forces parce qu’il espérait peut-être encore joindre les Anglais et leur livrer bataille. Mais, après que l’Empereur se fut décidé à ne pas dépasser Astorga de sa personne et à ne faire suivre les Anglais que par le 2e corps soutenu par le 6e , il jugea inutile de laisser continuer sur Astorga les troupes qui étaient en marche sur cette ville et il fit rétrograder sur Benavente la division Lapisse, la Garde et la cavalerie des généraux Maupetit et d’Avenay ; il revint ensuite de sa personne à Benavente où il s’arrêta trois jours avant de se rendre à Valladolid, à portée de la route de France ;
le 9 janvier il écrit « Les Anglais fuient dans le plus épouvantable désordre. Les granges des villages de Galice sont pleines d’Anglais pendus par les mains des paysans, en vengeance des horribles pillages qu’ils commettent. » le 13 janvier « Les Anglais ont détruit la plus grande partie de leurs munitions. Dans la journée du 9, on a fait 500 prisonniers. Voilà donc déjà 3 000 prisonniers anglais que nous avons. On a compté 700 chevaux abattus par eux dans la ville de Lugo; ce qui fait plus de 2500 chevaux qu’ils perdent. Les habitants de la Galice paraissent animés du meilleur esprit. L’évèque de Lugo et le clergé sont restés. La ville de Lugo a été pillée par les Anglais et a beaucoup souffert à la retraite de ceux-ci, qui se portent à tous les excès imaginables. Faites mettre ces nouvelles dans les gazettes. Faites aussi que les gazettes de Madrid arrivent à Valladolid, et que vos ministres écrivent à vos intendants.
Les Anglais paraissent vouloir s’embarquer à la Corogne; ils ont déjà perdu 3 000 hommes faits prisonniers, une vingtaine de pièces de canon, 500 à 600 voitures de bagages et de munitions, une partie de leur trésor et 3 000 chevaux, qu’ils ont eux-mêmes abattus, selon leur bizarre coutume. Tout me porte à espérer qu’ils seront atteints avant leur embarquement et qu’on les battra. J’ai quelquefois regret de n’y avoir pas été moi-même, mais il y a d’ici plus de 100 lieues; ce qui, avec les retards que font éprouver aux courriers les brigands qui infestent toujours les derrières d’une armée, m’aurait mis à vingt jours de Paris; cela m’a effrayé, sur tout à l’approche de la belle saison, qui fait craindre de nouveaux mouvements sur le continent. La force des Anglais est de 18000 hommes. On peut compter qu’en hommes fatigués, malades, prisonniers et pendus par les Espagnols, l’armée anglaise est diminuée d’un tiers Faites envoyer aux journaux des articles qui peignent la folie des plans d’opération de l’armée anglaise, la honte qu’elle est venue recueillir et la destruction dont elle est menacée, si elle ne parvient pas à s’échapper, et, si elle, s’échappe, l’état déplorable dans lequel elle va rentrer, affaiblie de moitié et privée de tout, et, dans les deux hypothèses, la masse de honte qui attend cette expédition, la plus forte qu’ait faite l’Angleterre. La Galice montre un bon esprit. Tout se soumet, tout 's’arrange. »
_________________ "A moi Auvergne"
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