Hierosnimus a écrit :
Narduccio, je pense que vous sous estimez ce que les haplogroups peuvent apporter.
Non! C'est vous qui faites de dangereux raccourcis dénoncés par tous les scientifiques qui travaillent sur la question. Là ou ils disent : XX% des membres de tel groupe sont porteurs de tel signature génétique qui se retrouve à tel autre pourcentage dans tel autre groupe .... Vous dites tel haplogroupe = tel groupe. Donc les porteurs actuels de tel haplogroupe sont les descendants de tel peuple.
Il suffit de réfléchir un peu pour voir à quel point votre pensée est extrêmement simplificatrice. Tellement simplificatrice que l'on peut trouver de très nombreux contre-exemple. Par exemple, les policiers américains ont tenté de se servir des haplogroupes pour trouver d'ou était originaire telle ou telle personne (dans le cas de meurtres impliquant des ouvriers clandestins dont on ignore d'où ils viennent). Or, même avec une dizaine d'haplogroupes, on ne peut définir un endroit précis. On obtient une probabilité qui dépasse rarement 50%. Et cela en se servant de plusieurs haplogroupes. Alors, se servir d'un seul, c'est de la fumisterie.
Quand a dire tel modification génétique vient de tel groupe .... Vous êtes allé faire des prises de sang aux indoeuropéens d'il y a 6 000 ans ? Sait-on seulement à quel peuple de l'époque, il faudra prélever le sang ?
J'ai lu des articles des scientifiques qui font ses recherches, dans leurs communications il y a de très nombreuses tournures qui montrent que tout cela n'est basé que sur des présomptions. On est très loin des affirmations qui sont apparues ici.
De plus, comme on l'a déjà répété, l'analyse de chaque haplogroupe amène des résultats différents. On peut avoir dans son génome des haplogroupes provenant de populations diverses, ce qui veut dire que l'on descend de géniteurs venant de ces diverses populations. Mais en posant le postulat 1 haplogroupe = 1 population, on nie toute la richesse de l'histoire humaine. C'est beaucoup trop simplificateur pour que l'on puisse vous suivre.
C'est bien parce que je suis conscient de ce que peuvent amener les haplogroupes que je suis scandalisé par certains des propos simplificateurs que j'ai lu ici. Pour définir une population, il faut tenir compte de sa richesse génétique et des variabilités qu'il y a. Je sais que pour certaines études ont utilise volontairement un nombre limité d'haplogroupes, comme par exemple cette étude sur la sortie d'Afrique des Homo sapiens modernes.
http://ist.inserm.fr/BASIS/medsci/fqmb/medsci/DDD/422.pdfMais les auteurs ont à coeur de signaler les limites imputables à cela :
Citer :
A côté de l’étude des origines de l’espèce humaine, il subsiste de nombreux aspects de l’histoire des populations qui restent dans l’ombre. En particulier, il reste à préciser les dates et l’origine géographique des différentes vagues de migrations d’Homo sapiens sapiens hors d’Afrique et de retracer les routes utilisées pour coloniser les autres continents. En effet, il est possible qu’il y ait eu une deuxième sortie d’Afrique, il y a 40 000-50 000 ans à l’origine de certaines populations d’Europe et d’Asie du Nord. Enfin, de nombreuses questions restent en suspens qui concernent, d’une part, le peuplement de l’Asie du Sud et de l’Australie (il y a environ 60 000 ans passant vraisemblablement le long des côtes de l’Océan Indien), d’autre part, les variations génétiques entre les anciens groupes africains comme les Pygmées et les Khoisiens. Plus particulièrement en Europe, il reste à préciser l’origine des populations basques et la relation entre l’Homo sapiens neandertalensis et les populations d’Homo sapiens sapiens.
Toutes ces questions sont en cours d’investigation dans les laboratoires de génétique. De plus, les chercheurs sont aidés par de nouvelles technologies permettant par exemple de séquencer très rapidement toute la molécule d’ADNmt d’un individu en quelques heures. Il est donc certain que de nombreux résultats plus précis vont être présentés rapidement qui devront être intégrés dans l’ensemble des résultats provenant d’autres disciplines comme l’anthropologie, l’archéologie, la linguistique et la paléontologie
Pourtant dans leur article, ils viennent de démontrer la route et la date de cette sortie d'Afrique. Mais, ils ont apporté une correction à leur étude :
Citer :
Note ajoutée aux épreuves Depuis la rédaction de cet article, les auteurs ont identifié un marqueur mitochondrial qui supporte une deuxième sortie d’Afrique des hommes modernes, il y a environ 60 000 ans. La route prise par ces populations partirait de l’Éthiopie vers l’Inde en passant par les côtes de l’Arabie Saoudite. D’après les données archéologiques, il semblerait que la première sortie d’Afrique, il y a 100 000 ans par le Moyen-Orien, n’aurait pas eu de succès. En prenant en compte l’ensemble de ces résultats, il est plus probable que l’origine de la majorité des populations eurasiennes actuelles provienne de cette deuxième sortie plus récente.
D'autres haplogroupes, donc d'autres routes et d'autres populations. Et je suis convaincu qu'en choisissant une autre série d'haplogroupes ils trouveraient des résultats différents.
Pour terminer, parlant de la révolution néolithique, il faut tenir compte d'un phénomène de dilution. Comme je l'ai déjà dit : il y a de fortes chances que dans un premier temps, les chasseurs-cueilleurs aient été plus nombreux dans leur territoire d'origine. Mais après, du fait des avantages amenés en terme de durée entre 2 grossesses par l'alimentation néolithique, ce rapport s'est inversé. Dans de nombreux articles on parle donc de "dilution" des gènes des populations d'origine dans le génotype des populations résultantes. Et cela change partiellement les réponses quant à l'origine des populations.