Cuchlainn a écrit :
Moi pas savoir.
Il est très probable que l'odorat jouait un rôle dans la survie, au temps des chasseurs-cueilleurs. Il n'est plus sélectionné aujourd'hui, donc, des individus à l'odorat médiocre survivent sans difficulté, se mélangent aux autres, et après des millénaires de cette évolution, il me semble au contraire tout à fait plausible que plus personne n'ait le nez aussi creux que nos ancêtres chasseurs; ou que cela ne concerne plus qu'une infime minorité. Les allèles performants se sont inévitablement dilués, et statistiquement il serait bien étonnant que quelqu'un possède encore le bon bagage.
Justement, comme l'odorat est devenu neutre ou presque, les gènes sont sélectionnés au hasard. On peut se retrouver dans 3 cas de figure. Tous les gènes qui donnaient un mauvais odorat ont disparu avant que l'on n'ai plus besoin d'avoir un bon odorat. Là, l'apparition de nouveaux gènes nuisibles à un bon odorat ne dépendent que des éventuelles mutations sur ces gènes. C'est un mécanisme qui agit sur de très, très longues périodes.
Second cas, il y avait une minorité de gens qui avaient un mauvais odorat. Théoriquement, si les gènes ont moins d'un certain pourcentage de porteurs, ils ont tendance à disparaitre au fil des générations, sauf s'ils sont proches de gènes qui sont utiles, dans ce cas, ils ont tendance à être sélectionnés avec le gène voisin.
Là, le nombre de personnes qui ont un mauvais odorat pour des raisons génétiques pourrait augmenter légèrement, ou disparaitre. Cela dépend du hasard.
Beaucoup de personnes avaient un mauvais odorat pour des raisons génétiques, alors, il se peut qu'à terme tous nos descendants aient un mauvais odorat.
Mais, le fait que nous n'ayons plus besoin d'un bon odorat peut très bien expliquer que nous ne sentions plus trop les odeurs. Dans le cas d'espèce, c'est bien plus efficace. Et cela expliquerait que l'on puisse former des œnologues, des parfumeurs, des gens qui ont un odorat supérieur à la normale suite à un apprentissage. Ce qui ne serait pas le cas, si notre "mauvais" odorat était du à des causes génétiques.
J'aimerais ajouter que c'est un cas d'espèce parmi les lieux communs. On part d'un fait réel : nous avons moins besoin de notre odorat, donc notre odorat baisse.
Nous mélangeons cela avait une compréhension partielle d'une loi scientifique : les "bons" gènes sont sélectionnés et les "mauvais" éliminés. Ce qui n'est pas tout à fait ce que démontre la théorie synthétique de l'évolution (théorie actuelle reconnue par la communauté scientifique et nommée à tort "darwinisme" par ses détracteurs).
Et à partir de cela on crée une représentation biaisée du fait réel : nous avons évolué et donc notre odorat baisse. Or, les gènes du "bon" odorat ne sont pas devenus des "mauvais" gènes au moment ou nous n'avons plus eu besoin d'un odorat développé (pour peu que nous en ayons eu besoin un jour ...). Donc, même si l'explication serait juste, il n'y a pas de raison pour que les gènes d'un "bon" odorat disparaissent. Pourtant l'explication fausse persiste dans la mémoire collective et devient une "vérité universelle", relevant plus de la foi que du savoir.
Il faut pourtant retenir quelque chose d'essentiel : que cela me plaise ou non, tôt ou tard une nouvelle découverte scientifique peut remettre en cause cette explication. Je parle aussi bien de celle qui relie la baisse de l'odorat et la génétique que la mienne. La recherche avance et à tout moment quelque chose peut venir chambouler les dogmes les mieux établis. Mais cela ne veut pas dire que tout est susceptible d'être faux ...
