Skipp a écrit :
Mais il est vrai que l'apparition de castes guerrières ou dirigeantes a dues mécontenter les exclus de ces castes...
D'après ce que j'ai compris, pendant tout le néolithique on pense que les choses se sont passées ainsi : Dès que la société s'enrichissait et qu'un chef commençait à concentrer des pouvoirs, les personnes insatisfaites par cela quittaient la communauté pour aller s'installer un peu plus loin. Tant qu'il y a de la place, cela est possible et explique la colonisation.
Mais, quand il n'y a plus de place, il n'y a plus moyen de s'en aller et c'est là que l'on voit apparaitre les chefferies.
Skipp a écrit :
Ne pourrait il pas y'avoir tout simplement un phénomène de famine due à une sécheresse ou une trop forte pluviométrie ? ou alors des épidémies ? ou alors une période de paix et de stabilité où la caste de guerriers devenait alors superflus...
Les 2 thèses en présence tiennent un peu compte de ces divers points.
Soit les chefs demandent trop à la société en échange de leurs services. Il convient de ne pas oublier qu'un chef doit justifier sa présence au reste du groupe et trouver des soutiens. Par définition, il est seul face au reste du groupe ...
Ils peuvent effectivement demander trop par rapport aux ressources.
Mais, ils peuvent aussi perdre de leur prestige parce qu'ils n'arrivent pas à faire fonctionner le groupe. Il est possible qu'ils reçoivent au départ leur statut en échange d'un rôle stabilisateur dans le groupe. Certains pensent que le rôle de chefs découle des conseils de sages ou d'anciens que l'on perçoit dans certains tribus qui vivent ou vivaient encore il y a peu comme au début du néolithique. Des gens dont le rôle est d'arbitrer les différents et de faire en sorte que la société fonctionne bien. S'ils n'arrivent pas à tenir ce rôle, ils perdraient de leur légitimité.
Si j'ai bien compris, ce que l'on constate c'est une série de cycles ou l'on voit l'émergence d'une élite. Puis la société s'écroule et le cycle recommence. On n'arrive pas à mettre vraiment en évidence la raison de ces cycles. On sait qu'ils existent pour plusieurs cultures voisines, mais qu'ils ne sont pas contemporains.
Il ne faut pas oublier que l'on a ces connaissances par une étude des restes archéologiques. Restes d'habitats, par exemple, or les restes d'habitats des périodes "pauvres" laissent moins de traces que ceux des périodes riches (une cabane en bois, laisse moins de traces qu'un mur de pierre). L'étude des nécropoles aussi donne des indices. C'est là que l'on observe le phénomène des tompes riches. AU départ, il y a un certain pourcentage de tombes "riches" (qui ont plus d'objets que la moyenne). Ensuite, la plupart de tombes s'enrichissent. Puis le nombre de tombes riches diminue, mais leur richesse augmente. Jusqu'à ce qu'il n'y ai plus que quelques tombes "princières". Des tombes où l'ont va enterrer quelques individus et leur rendre un culte. C'est à dire que toute la société accepte de travailler pour la gloire funéraire de quelques uns. Et puis, tout s'arrête et quelque temps plus tard une nouvelle nécropole apparait avec un grand nombre de tombes riches, mais globalement mais riches que la société précédente.
Si j'ai bien compris, la société produit de plus en plus de richesse, en retirant de la richesse pour les morts, on permet (paradoxalement) à ce que la société continue à produire de la richesse. Donc, on permet la présence d'artisans capables de produire des étoffes, des armes d'apparats, de la céramique de luxe. Toutes choses utiles pour maintenir un commerce.
Mais un moment, c'est équilibre qui semblait avantageux pour le plus grand nombre s'écroule et l'on ne sait pas pourquoi. Est-ce du à des causes environnementales ? A des causes internes ? A des causes externes ? On ne sait pas, parce que l'on voit seulement les conséquences : un écroulement de la culture en question et le cycle repart.