Narduccio, pouvez vous nous séparer de ce fil car j'ai la facheuse impression que nous entamons une longue digression
je cite l'article de LA RECHERCHE de mai 2010
Citer :
Les paléoanthropologues et les paléogénéticiens d’une équipe internationale menée par Svante Pääbo, de l’Institut Max Planck à Leipzig, en Allemagne, ont séquencé 60% du génome nucléaire de Neandertal (1). Ils ont d’abord identifié les fossiles de trois femmes Néandertaliennes datant de 38 000 ans et issus de la même grotte, à Vindija, en Croatie. Puis, ils ont séquencé l’ADN de leurs chromosomes : 4 milliards de bases, qui, remises bout à bout, recouvrent une bonne partie de leur génome. En comparant celui-ci à ceux de cinq individus vivants, issus de différentes régions du monde, ils ont montré que les populations eurasiatiques actuelles, contrairement aux populations africaines, renferment des traces du patrimoine génétique de l’homme de Neandertal.
La découverte conforte l’hypothèse selon laquelle il y aurait eu une hybridation entre les deux espèces avant que les hommes de Neandertal ne s’éteignent, il y a environ 30 000 ans. Leur patrimoine génétique se serait alors mélangé à celui des Homo Sapiens, bien plus nombreux. Les populations non africaines possèdent de 1% à 4% de matériel génétique néandertalien. Le métissage aurait donc eu lieu après que les premiers hommes modernes ont quitté l’Afrique, pendant la migration qui les a conduits vers les continents européens et asiatiques.
Les auteurs de l’étude ont été les premiers surpris par ce résultat. Depuis qu’ils ont réalisé la première analyse de l’ADN d’un Néandertalien en 1997, leurs conclusions avaient toujours rejoint l’idée dominante : l’absence d’hybridation entre l’homme moderne et Neandertal. Par le passé, ils ont surtout étudié l’ADN des mitochondries, organites présents dans les cellules. Plus facile à extraire des fossiles que l’ADN nucléaire et plus abondant, il comporte cependant moins d’information, car il est uniquement transmis en lignée féminine. Catherine Hänni, paléogénéticienne à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon souligne que « ces dernières années, les techniques de séquençage de l’ADN nucléaire se sont beaucoup améliorées ». Elle ajoute « par ailleurs, la méthodologie utilisée par l’équipe de Svante Pääbo pour écarter de l’analyse les mutations dues à la dégradation des fossiles est aujourd’hui très performante.»