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La plupart des intervenants ne sont pas "choqués à l'idée d'une spécialisation", ils rappellent simplement qu'on n'a quasiment pas de données pour la prouver et que la proclamer de la sorte, d'une manière aussi péremptoire, relève du cliché. Tout comme relève du cliché le fait de donner une réponse unique pour une période qui couvre un million et quelques d'années, trois grands taxons humains, et des environnements excessivement différents. Pourquoi serait-on forcément politiquement choqué par l'hypothèse ? N'a-t-on pas simplement le droit de la trouver facile et insuffisamment documentée ? Curieuse, l'accusation de paresse
De nouveau, je plussoie Cuchlainn.
Rien ne permet d'établir avec certitude cette division des rôles chasseur/cueuilleuse entre les sexes, à une période aussi reculée, sur des ères et des aires aussi étendues.
En posant cette distinction, nous ne faisons que projeter sur ces époques des situations relativement récentes.
De plus, sur cette différence de perception visuelle mentionnée par Narduccio, j'ai trouvé sur le net des versions assez diverses et différentes, que les femmes avaient une perception visuelle généralement plus aigue que les hommes par exemple, qu'il s'agisse de couleurs ou non, et une meilleure audition.
Dans certaines de ces recherches, j'ai constaté aussi un finalisme grotesque très orienté qui m'incite fortement à ne pas les prendre au pied de la lettre : ainsi, si les femmes ont une meilleure audition, c'est pour mieux entendre leurs enfants crier. Mais curieusement, selon le psy qui pose cette affirmation, ce ne serait pas pour mieux entendre les cris et les bruits d'animaux qui permettent au chasseur de mieux les repérer, ou mieux entendre les ennemis approcher--ce qui serait pourtant une utilisation tout aussi utile de cette supériorité auditive féminine que celle concernant les enfants.
Si les différences biologiques étaient toujours à l'origine des rôles de sexe, sur la base de celles-ci, c'est les femmes qui devraient être chasseuses et guerrières. Clairement, d'autres facteurs entrent en ligne de compte. En fait, rien ne prouve généralement que les différences biologiques soient toujours directement à l'origine des rôles sexuels.
Aussi, des différences biologiques entre les sexes existent certainement, mais le problème est que personne ne peut se mettre d'accord sur leur définition objective et démontrable, que cette définition change selon les "experts", les époques et les pays et que de toutes façon, des facteurs autres que purement biologiques se mêlent indissociablement aux facteurs biologiques pour ce qui est de la détermination des rôles sexuels.
Donc, il faut faire preuve de prudence avant d'adopter telles ou telles conclusions tranchées sur "cerveau féminin" et "cerveau masculin".
Récemment, un des postulats les plus généralement acceptés sur ces différences sexuelles biologiques vient d'être remis en cause par des chercheurs: celui selon lequel la testostérone serait l'hormone du désir sexuel. Selon ces expériences très récentes, ce ne serait pas le cas:
http://www.livescience.com/21114-testos ... ation.html.
En lisant un de ces soi-disant experts sur la question "cerveau masculin/cerveau féminin", j'ai eu aussi la surprise de voir un autre des postulats fondamentaux traditionnels sur les différences biologiques mis à mal: celui sur les différences émotionnelles H/F: selon cet "expert", les femmes seraient non pas plus émotives que les hommes, mais moins--c'est juste qu'elles le montreraient davantage.
Quoiqu'il en soit, on est et on ne peut être ici plus dans le domaine des croyances sociales que dans celui de la rigueur scientifique, et toutes ces "découvertes" sont trop évolutives et les notions prédéterminées invisibles qu'introduisent à leur insu les chercheurs dans ces recherches sont trop importantes pour qu'on ajoute foi à des schémas binaires aussi simples, voire simplistes.