Primitif ne portait en rien un jugement et, dans mon esprit, s'opposait simplement à "sociétés civilisées" (dans le sens de "civilisation", bien sûr, pas dans le sens de plus intelligentes). Encore que dans certaines civilisations, justement, le cannibalisme et les sacrifices humains aient perduré jusqu'à des époques plutôt récentes. Quelle vision du monde ces pratiques revêtent-elles, je n'en sais rien du tout, d'autant que ladite vision du monde a dû évoluer au cours des millénaires en fonction de l'histoire des peuples, de leur situation géographique, de leur environnement, etc. Mais force est d'admettre que ces pratiques, au quotidien, devaient répondre à quelque chose de communément admis par le groupe - croyances, coutumes, symbole, peu importe. Naturellement, vouloir préciser relève d'une sacrée gageure dans laquelle je ne me risquerais pas, faute de connaissances suffisantes.
Evidemment, je n'irais pas non plus détailler le mode de vie exact d'un homme du XIVe siècle, du XVIIIe ou même d'avant la Première Guerre Mondiale. Je suis bien placée pour savoir que nous avons la plus grande peine à concevoir la façon dont percevaient le monde nos proches ancêtres (ou non ancêtres d'ailleurs), malgré les documents qui subsistent. Les documents ne donnant que ce qu'ils peuvent donner et n'étant pas les gens eux-mêmes, justement. Même l'archéologie a ses limites. Et la recherche se double quand même d'une bonne dose d'interprétation personnelle... mais qui est immanquable. Il est certain que notre vision des sociétés du passé restera à jamais partielle. Ce n'est pas pour autant qu'il ne faut pas essayer, quitte à retoucher sans arrêt le tableau. Sinon, autant arrêter la recherche. On a bien réussi à reconstituer des dinosaures qui vivaient il y a plus de 65 millions d'années, à restituer ce à quoi ils ressemblaient, à définir leur mode de vie (certes limités à leur alimentation, leur comportement et leur moyen de reproduction, mais ce n'est déjà pas si mal), à déterminer l'histoire de leur évolution. Les êtres humains sont tout de même moins anciens, même s'il est difficile d'entrer dans leur cerveau.
Pour la possibilité d'un homme d'il y a 50 000 ans de se servir d'un iMac, je ne suis pas d'accord. Non pas que cet homme-là fût moins intelligent, mais ce n'est justement pas une question d'intelligence mais de pression sociale. Nous savons par exemple que le cerveau des Sapiens de cette époque était un peu plus gros que le nôtre (comme quoi, ce n'est pas la taille qui compte...
). Et par ailleurs, les êtres humains du Paléolithique n'utilisaient pas, au quotidien, les mêmes zones de leur matière cérébrale que nous. Ressuscitez un homme de cette époque et vous verrez que, non seulement il ne comprendra rien au monde d'aujourd'hui, mais qu'en plus il en sera tellement effrayé qu'il risque fort d'en tomber fou. Sans aller aussi loin, mon grand-père m'a souvent répété que son propre grand-père, qui était un vieil homme dans les années 30 / 40, se refusait absolument à marcher ailleurs qu'au milieu de la rue du bled où il vivait, alors que des automobiles commençaient à circuler sur les routes et que si un miracle avait pu le faire survivre jusqu'à aujourd'hui (le pauvre homme aurait... ouh là... 148 ans !), il n'aurait rien compris au monde actuel. Mon grand-père, allègre vieillard de 92 ans, est d'ailleurs quelque peu lui-même dépassé. Ce n'est pas une question d'intelligence, mais de pression environnementale, ces hommes étant nés et ayant grandi et vécu à des époques où la vie était tout autre. A l'inverse, serions-nous capables d'affronter le monde d'il y a 50 000 ans avec seulement les moyens de cette époque ? Probablement que oui, mais pas sans lourdes pertes, notre cerveau ayant "désactivé" les zones nécessaires à ce genre de survie.
En somme :
-ce qui a déjà été fait peut être refait.
-ce qui n'a jamais été fait... n'est que spéculations
J'ai bien peur qu'on s'éloigne du sujet initial, tout de même...