Hugues de Hador a écrit :
Zadrobilek a écrit :
Non mais, ahem... Comment dire... Je sais ce qu'est une loi... Simplement, je rebondissais sur l'intervention d'Alain.g qui semble minorer complètement la portée didactique de la loi. Nier son impact sur le changement des moeurs, la manière que l'Homme a d'appréhender son prochain.
He bien, justement, Zadrobilek, pour moi, il n'y a aucune portée didactique (ou quasiment aucune) dans une loi (je vais plus loin qu'Alain G).
On ne la respecte pas grâce à sa portée didactique, on ne l'a respecte que parce que l'on craint d'être réprimé et que cette "réprimande" occasionne un désagrément plus important que l'avantage que l'on aurait à ne pas appliquer cette loi.
Prenez, par exemple, un truc tout simple : les limitations de vitesse en voiture. On respecte les limitations car on craint les radars à cause des amendes et non parce que c'est dangereux pour soi et pour autrui de rouler trop vite. Retirez les radars et tout le monde (ou une grande majorité) se remettra à rouler trop vite.
Çà, c'est ce que disent ceux qui n'avaient pas envie de respecter les lois... Quand il n'y avait pas de radars fixes, il y avait quand même un certain pourcentage de gens qui respectaient la loi. Puis, il y avait ceux qui la respectaient globalement, ceux qui en respectaient l'esprit. Et pour terminer, les 15 à 20% d'irresponsables qui ne comprenaient qu'ils allaient trop vite que lorsqu'ils se retrouvaient accusés d'homicide devant un juge et qui pleurnichaient parce qu'on ne les avaient pas averti. Et qui prétendaient que "personne ne respectait la limitation de vitesse".
Or, avant l'apparition des radars, je roulait aux "limites", soit la vitesse limite plus une marge d'erreur estimée de mon compteur. Par exemple, pour une vitesse limite de 90 km/h, je m’autorisais de rouler à environ 97 km/h. Je peux vous assurer que je rattrapais plus de monde que je ne me faisais rattraper. Bref, environ 50% des gens roulaient moins vite que moi.
J'ai eu des discussions à ce sujet avec pas mal de monde. A la louche, je dirais que la plupart des gens respectaient les limitations parce qu'ils y trouvaient du sens et qu'ils se sentaient en danger quand ils roulaient trop vite. Ou qu'ils se faisaient doubler dans un virage par une berline allemande roulant à vive allure ....
Actuellement, les statistiques montrent 2 phénomènes concourants. La majorité des gens semble effectivement craindre la loi et respecte les limitations pour cette raison. Mais, les pouvoirs publics lors de divers comptages se sont rendus compte que la perception de la cherté du prix des carburants agit aussi. Les vitesses moyennes suivent avec un certain retard, le prix du carburant. Quand il monte, les vitesses baissent, quand il baisse, les vitesses montent. On voit même des gros 4x4 rouler à 70-75 km/h sur des routes parfaitement dégagées. Ou comment économiser 10€ par mois quand on en a dépensé 40000€ pour montrer son statut social.
Posez donc la question a des gendarmes, certaines lois sont appliquées sans qu'ils aient besoin de contrôler. Ce sont les lois que la majorité des citoyens considèrent comme légitimes. Celui qui ne les respecteraient pas passerait pour un incivilisé. D'autres lois ne sont appliquées que lorsque les gens prennent conscience de leur bien-fondé. Un exemple récent dont je pris les lecteurs de m'excuser : la consommation excessive d'alcool auprès des jeunes adultes américains tend a baisser. Depuis, pas mal de temps, les lois avaient été durcies sans aucun effet. Dans certains états, on était allé bien loin : interdiction de vendre de la bière aux mineurs, interdiction de vendre des alcools forts aux moins de 23 ans, amendes très fortes, prison ferme pour les personnes trouvées en état d'ivresse manifeste sur la voie publique ... Plus les lois se durcissaient et plus cela devenait un jeu pour certains de les contourner.
Mais alors, d'où vient la baisse récente ? Et bien, il semble qu'il y ait 2 raisons. La première, le nombre de morts augmentant et étant de plus en plus exposés médiatiquement, les ados américains ont compris que se souler la gueule pouvait s'apparenter à une forme de suicide. La seconde est qu'ils ont compris que lorsqu'on est vautré dans son vomi sur la chaussée, même avec des fringues très haut de gamme, on n'est pas vraiment glamour. Bref, il n'est plus "in" de boire jusqu'à plus soif. Du coup, on boit modérément et on découvre le plaisir de la dégustation.